Les rumeurs sur l'avancée de Daech sur les frontières avec la Libye entrent dans le cadre de la guerre psychologique qui vise à saper le moral des militaires et forces de sécurité, a estimé Mokhtar Ben Nasr, colonel-major à la retraite et président du Centre de Tunis pour les études de la sécurité globale. Dans une déclaration hier à l'agence TAP, il a mis en garde contre le piège de la guerre psychologique déjà utilisée par l'organisation Daech en Syrie et en Irak pour sortir les civils de leurs pays. La Tunisie est capable de se défendre et d'affronter quiconque tente de porter atteinte à sa souveraineté, a-t-il soutenu. Ben Nasr a assuré que la violation des frontières est à présent impossible, au regard de l'important dispositif sécuritaire déployé. Celui-ci est renforcé par des unités de l'armée prêtes à intervenir en cas de besoin, a-t-il ajouté. Il a appelé les citoyens et les forces vives du pays à soutenir les institutions sécuritaire et militaire dans leur combat contre les dangers qui menacent la stabilité de la Tunisie et à dépasser les problèmes aléatoires qui sont de nature à disperser les efforts et détourner les militaires et forces de sécurité de leur principale mission. Mokhtar Ben Nasr estime que les troubles dans le sud du pays « n'aident pas les forces de sécurité et l'armée à accomplir leur devoir et à protéger les frontières ». Plus tôt dans la matinée, le président du bloc de Nida Tounès au parlement, Mohamed Fadhel Ben Omrane, a déclaré à la presse ses craintes quant à la situation à Kébili. Il considère que les événements dans la région sont «une manière de tâter le pouls» pour les groupes terroristes qui, selon lui, sont à quelques kilomètres des frontières avec la Libye.