On ne sait pas encore si les fédérations, le ministère des Sports et le Cnot ont vraiment préparé quelque chose de solide pour éviter une participation protocolaire L'esprit de Pierre de Coubertin, fondateur du CIO, et des Jeux olympiques modernes, est en train de perdre de l'intérêt. «L'essentiel est de participer» a-t-il un vrai sens dans ces JO actuels, où les nations se livrent une bataille impitoyable pour rafler les médailles ? C'est l'événement sportif le plus important, le plus lourd financièrement dans le monde avec un grand nombre de disciplines, un audimat terrible et des contrats de sponsoring qui s'élèvent à des millions d'euros. Bref, les Jeux olympiques ne sont plus un événement où le fait d'y être est satisfaisant. On passe de la logique «Pierre de Coubertin» à une logique de performances et de victoires. Et pour gagner des médailles, c'est toute une industrie sportive qu'il faut mettre en place pendant au moins 4 ans pour y arriver. Les USA, la Chine, la Russie, la France et toutes les grandes nations du sport ont acquis le savoir-gagner aux J.O grâce, entre autres, à deux points. Les énormes moyens financiers et logistiques, et également la programmation scientifique et le suivi quotidien. Malheureusement, ce n'est pas le cas de notre sport. Voilà deux ans qu'on écrit sur le même sujet sans qu'il y ait de suivi et de réaction. Dans les grandes nations du sport, les Jeux olympiques commencent le jour où le rideau tombe sur les Jeux olympiques précédents. En 2012, les nations participantes ont bien réfléchi aux Jeux de 2016. Qui jouera, quelles chances, quels objectifs, quels programmes de travail? Et ça fait plus de deux ans qu'on attire l'attention sur notre approche limitée dans la préparation des Jeux olympiques 2016, sans qu'il y ait une prise de conscience sérieuse de la part des gestionnaires du sport tunisien. Qui prépare? Entre la tutelle, seul pourvoyeur des fonds pour les sportifs, le Cnot, l'instance la plus concernées par les J.O, les fédérations sportives, premières responsables de l'encadrement des athlètes, et les athlètes eux-mêmes (qui n'ont pas, tous, les traditions de bien négocier leurs programmes de préparation), le contenu et la qualité de la préparation olympique se perdent. Qui évalue la participation précédente (s'il y en a eu)? Qui alloue les fonds en fonction des candidats potentiels aux médailles ? Tout ce monde là a-t-il pris le temps de se réunir et de coordonner ses actions ? Franchement, on a entendu parler de beaucoup de choses, mais en réalité, les maux sont les mêmes: on prend beaucoup de retard dans l'évaluation, puis le choix des candidats et bien sûr dans la préparation des programmes. On a essayé pendant cette saison de rattraper le temps perdu et de faire le maximum pour établir une liste d'athlètes médaillables à Rio. Les sports individuels sont bien sûr nettement plus à portée que ceux collectifs. Mais encore une fois, on tombe presque sur les mêmes noms qui s'accaparent les ressources, sans qu'il y ait une véritable relève. A un an des JO 2016, et concrètement, rien ne nous dit que la participation sera différente des autres éditions. C'est comme d'habitude pris en retard, mal conçu et pas créatif. D'autres nations, qui ont des moyens aussi limités que nous, ont pris le soin de revoir leur système de gérer les grands événements sportifs et ont impliqué des sponsors solides et des experts dans ce domaine pour gagner des médailles olympiques et pour développer leur sport. Ce n'est pas le cas malheureusement chez nous !