Il faudra peut-être s'habituer à des taux assez bas dès maintenant Il faut remonter loin dans le temps pour retrouver un taux de réussite au Bac aussi bas. Cette session principale reflète, de façon assez relative, la vérité du niveau de nos élèves. Il faut savoir que ces résultats sont le fruit de l'introduction des nouvelles mesures de décembre 2014. Celles-ci énonçaient, entre autres, la mise en application d'une nouvelle bonification de 20% à la place des 25% en vigueur depuis 2000 et d'autres conditions d'accompagnement. Avec un taux si peu flatteur de 27,22, à la première session, les élèves et les parents doivent, déjà, se préparer à d'autres résultats moins attendus pour la session de contrôle. Un retour rapide en arrière peut nous éclairer sur l'évolution de cet examen national et les hauts et les bas qu'il a enregistrés. Il faut, désormais, tabler sur de petits taux comme celui de cette année. Pis encore, si le bonus est totalement supprimé (comme on le laisse entendre), le nivellement se fera vers le bas. Des taux de réussite proches de ceux des années 70 et 80 ne sont pas à exclure. Mais déjà on peut constater le début de la chute. En 2014, on avait enregistré 36,53% de taux de réussite pour la session principale. Soit une baisse de 9,31 points par rapport à cette année ! Le taux d'ajournement, lui aussi, est important même s'il y a une petite amélioration pour cette session. Il y a 31,37% d'ajournés pour 2015 contre 39,88% l'année dernière. Toutefois, on est loin du nombre d'admis dès le premier tour de 2014 (50.100) contre les 34.390 de l'actuelle session! On est, également, très loin des records de 2010 (50,2% et 67.520 admis) et de 2011 (52,33% et 65.051 admis). Toujours au cours de la session principale. La tendance a commencé à marquer une pause à partir de 2012 avec 38,75% et 48.676 admis. Il est vrai, aussi, que le taux d'ajournement a accusé une baisse continue depuis 2009. Il était alors de 42,76% contre 36,73% en 2010, 35,17% en 2011. En 2012, il est remonté à 40,56%. Cela se traduit par un renforcement dans le rang des refusés. Ces mêmes rangs seront de plus en plus fournis au cours de l'édition de l'année prochaine si l'on s'en tient à l'application des mesures annoncées. La session de rattrapage ne permettrait pas de replâtrer suffisamment la situation. Il est improbable qu'elle offre une occasion de recoller les morceaux et d'améliorer le taux actuel. Tout au plus se situera-t-on bien en deçà des 50%. Sur les 39.629 candidats, c'est à peine si on parviendra à en obtenir un bon tiers d'entre eux. En tout cas, l'édition 2015 du bac doit constituer une alerte réelle pour tous. Il est plus que temps de revoir les méthodes et les moyens de travail. Enseignants, élèves et parents doivent se remettre en question. Il est vrai que cette année a été perturbée dès le début du deuxième trimestre. Les résultats obtenus par nos élèves reflètent un peu ces perturbations. On sait aussi qu'il y a eu un grand relâchement des élèves des classes terminales durant le troisième trimestre. Ceci sans parler d'une démobilisation qui a enlevé le peu de motivation qui restait chez nos élèves. C'est là, du moins, une explication possible à cette contreperformance. Il y a, d'autre part, les nouvelles mesures adoptées par le ministère dans l'arrêté du 14 décembre 2014. Par ailleurs, les candidats ont, pour la plupart, souligné les difficultés qu'ils avaient rencontrées au niveau de certains sujets proposés au bac. Dans certaines sections (Maths, par exemple), la matière spécifique n'était pas à la portée de l'élève moyen. Toujours est-il qu'il faut, dès aujourd'hui, composer avec une nouvelle réalité. Il est temps de rétablir les vraies valeurs du travail et redonner ses lettres de noblesse au mérite. Le Bac devrait être le miroir des capacités réelles de l'élève.