Badreddine Abdelkéfi : « Nous avons des atouts qu'Oran n'a pas » Depuis quelques semaines, la ville de Sfax est entrée officiellement en campagne pour l'organisation des Jeux méditerranéens de 2021. Face à Oran (Algérie), son principal concurrent, Sfax compte jouer son va-tout pour remporter les élections prévues le 27 août en Italie. Convoqué par le parlement en mai dernier, le ministre des Sports, Meher Ben Dhia, avait pourtant choqué l'opinion publique en déclarant que le « site de Sfax se trouvait dans un état insatisfaisant » et que la ville « ne dispose pas de l'infrastructure nécessaire pour l'accueil des délégations ». Depuis, certains députés de la région le surnomment « le gouverneur d'Oran », tant il a, par ses déclarations, porté atteinte à la candidature de la ville. « Même s'il est vrai que la ville manque cruellement d'infrastructures, les chiffres fournis par le ministre concernant les hôtels et les restaurants sont inexacts et ne reflètent pas la réalité. Celle-ci est moins mauvaise que celle décrite par Meher Ben Dhia », explique Fakhri Fourati, président de l'Association « Sfax Mezyena ». D'après Fakhri, il existe un engouement sans précédent des Sfaxiens pour l'organisation de ces jeux. « Les Sfaxiens veulent ces jeux, explique-t-il, je le sens, je le vois lorsque je discute avec les gens ». Le meilleur exemple pour notre interlocuteur est celui de la ville de Tarragone en Espagne qui organisera la compétition en 2017 : tout a été construit lorsqu'elle s'est portée candidate. « J'ai failli avoir un infarctus quand j'ai entendu les propos du ministre devant le Parlement, nous confie le député Badreddine Abdelkéfi, le ministre a oublié de dire que Sfax dispose d'atouts que sa concurrente n'a pas ». Lorsque la commission d'inspection du Conseil international des Jeux méditerranéens (Cijm), chargée de l'évaluation des dossiers des villes candidates s'est rendue à Sfax, elle a pu constater à quel point les habitants étaient déterminés. La délégation a également pu se rendre compte de l'engagement de plusieurs hommes d'affaires de la région pour faire réussir les Jeux méditerranéens.