Les semeurs de mort ont frappé à Sousse, hier, faisant plusieurs morts et blessés parmi les Tunisiens et les touristes. Mais le terrorisme ne passera pas grâce précisément à notre volonté commune d'extirper ce mal dans ses racines. Un bilan très lourd : 38 morts et 39 blessés. Un véritable carnage, hier, dans l'hôtel Impérial Marhaba à Sousse, situé à deux km de la station touristique de port El Kantaoui. Le drame s'est produit quand un terroriste a ouvert le feu, vers midi, sur les touristes se trouvant sur la plage avoisinant l'hôtel et a continué sa basse besogne en continuant à tirer dans les deux piscines relevant de l'établissement touristique et enfin devant la réception de l'hôtel. Finalement, il a été abattu par les forces de sécurité alors que son complice qui n'a pas participé à l'opération terroriste aurait été arrêté à Akouda (dans la région de Sousse). Le bilan de l'opération n'est pas encore arrêté (au moment où nous bouclons à 21h30). On parle de 38 morts et de 39 blessés, selon un bilan provisoire du ministère de la Santé. Mais comment le terroriste a-t-il réussi à s'infiltrer dans l'hôtel muni de sa kalachnikov sans attirer l'attention de quiconque parmi les agents de sécurité de l'hôtel ou parmi les résidents ou le personnel. D'après les informations qui ont accompagné l'opération, il apparaît que l'auteur du sanglant attentat s'est introduit «par l'arrière des bâtiments de l'hôtel» comme un touriste ordinaire qui regagnait l'hôtel à la suite d'une séance de baignade. Certains témoins relèvent qu'il transportait un parasol sous lequel était dissimulée son arme. Mais avant de pénétrer dans l'hôtel, il avait déjà ouvert le feu sur les touristes qui se baignaient. Il a malheureusement poursuivi sa basse besogne en tuant des touristes qui se baignaient ou qui étaient allongés sur les bords des deux piscines de l'hôtel. On assure également qu'il a forcé certaines chambres tirant sur les touristes qui s'y trouvaient. Et les témoignages recueillis sur place de préciser que l'attaque a été menée par un seul terroriste. «Il a même lancé des grenades qui ont explosé dans les couloirs de l'hôtel», relèvent certains touristes. L'hôtel était-il sous contrôle sécuritaire comme l'impose la loi ? «Oui, assure une source informée, l'hôtel dispose d'un agent de sécurité. Seulement, il n'est pas armé. La présence policière est assurée par les agents de l'ordre qui exercent leurs fonctions dans les zones voisines de l'hôtel». C'est bien ce qui a permis au terroriste qui était sûrement informé du système de sécurité installé d'agir en toute tranquillité. Selon un communiqué du ministère de la Santé, «on recense des victimes parmi les Tunisiens et les touristes britanniques et belges. Les blessés ont été admis dans les centres hospitalo-universitaires de Sahloul et Farhat-Hached, ainsi que dans deux cliniques privées». Mobilisation extrême Sur le plan politique, la mobilisation bat son plein et tout le monde ou presque s'est précipité à Sousse pour suivre l'évolution de la situation et apporter le réconfort moral qu'il faut aux blessés et aux touristes terrorisés. Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, s'est rendu sur les lieux du crime où sa première déclaration a été on ne peut plus éloquente et significative : «Dans le ciel de la chère Tunisie, flotte et flottera pour toujours seul le drapeau national». Habib Essid, chef du gouvernement, Najem Gharsalli et Selma Rekik, ministres de l'Intérieur et du Tourisme, ainsi que beaucoup de députés et de présidents de partis politiques ont accouru à Sousse pour la même cause. Certes, le crime est inadmissible à tous les égards et ses commanditaires n'échapperont pas à la justice, il reste tout de même un acte isolé qui n'affectera en aucune manière la volonté ferme des Tunisiens, leur ténacité et leur détermination à éradiquer l'hydre terroriste et à extirper ses racines de notre chère patrie.