Démotivation, perte de rigueur, résultats en dégradation, mauvaise relation avec l'entourage. Leekens sort par la petite porte C'était prévisible et pour ceux qui vivent dans le giron de la sélection, Georges Leekens était parti pour terminer son bail. Plus de 15 mois de travail, de bons et de moins bons résultats et voilà une nouvelle «surprenante» pour l'opinion sportive pas pour les proches de la sélection. Georges Leekens ne pouvait plus terminer son aventure avec la sélection pour diverses raisons. Et cela était fait. Ce n'est pas une démission, mais une séparation à l'amiable. Mais paradoxalement, sur initiative et décision de Wadi El Jari et le bureau fédéral. Si vous voulez, c'est un «limogeage» diplomatique. Pas le moindre sou versé au Belge qui quitte en véritable «gentleman» et laisse passer le reste des salaires dans son contrat. Le Belge aura accepté de partir de plein gré et d'un commun accord avec la FTF : plus de 500 mille dinars, reliquat de ses salaires, sont économisés par la FTF qui a bien étudié la stratégie de sortie. Le fait qu'il laisse tomber une somme pareille, le fait qu'il ne touche même pas quelques salaires, et qu'il accepte d'être «limogé» (c'est le terme) de cette façon et de ne pas percevoir des dommages et intérêts, est bizarre. Ça prête à équivoque. Y a-t-il des raisons occultes à ce limogeage diplomatique ? En tout cas, il y a anguille sous roche dans cette affaire. Démotivé, insoucieux... La décision de remercier Leekens a été prise par Wadi El Jari et Maher Senoussi depuis une semaine. Le courant ne passe plus entre le premier responsable de la FTF et le sélectionneur national. Pas de tension affichée, pas de bras de fer ni de conflit, mais une accumulation d'insatisfactions avec la petite prestation en éliminatoires du CHAN qui a été la goutte qui a fait déborder le vase. Ce n'est plus le même Leekens d'avant la CAN avec 14 points sur 18 possibles et premier de son groupe devant le Sénégal et l'Egypte, et celui de la CAN et après. On va plus loin. A tête reposée, les responsables de la FTF imputent l'élimination à la CAN non seulement à Seechurn, mais aussi à la nervosité et aux choix de Leekens qui a fait sortir ses joueurs du match. Les petites sorties devant la Chine et le Japon ont prouvé que Georges Leekens n'est plus le même. Il n'est plus rigoureux, il n'est plus motivé, laissant planer le doute sur son départ. Il devient tendu et susceptible envers les médias, il ne vient plus à la FTF et à son bureau comme au début. De plus, il ne contrôle plus la situation en sélection. L'indiscipline frappe fort à chaque fois où la sélection est en stage. Deux anecdotes révélatrices du laisser-aller en sélection (qui, franchement, n'est pas nouveau et qui remonte à des années). Le dernier stage de la sélection des joueurs locaux où Rabï signe son contrat avec l'EST dans sa chambre, et où Khelifa quitte le stage pour négocier son contrat avec Slim Riahi. On a donc jugé utile d'intervenir maintenant avant le début des éliminatoires de la CAN 2017. Démotivation, oui, mais aussi dégradation des résultats et de la manière de jouer. La piste étrangère Le successeur de Leekens sera étranger et pas Tunisien. C'est ce qu'a décidé le bureau fédéral. Aucun entraîneur tunisien n'est en mesure de gérer la sélection et de remettre de l'ordre dans la maison d'après Jari et ses pairs. La piste française est comme d'habitude la piste privilégiée pour diverses raisons (et on ne sait pas pourquoi c'est toujours la même ferveur pour les entraîneurs français). De plus, il y a une insoutenable contrainte budgétaire. Le sélectionneur national ne touchera pas plus que 25.000 euros par mois. C'est du «bon marché» pour nous; mais sur le marché, les candidats pour ce salaire ne seront pas d'un gros calibre. Ça c'est sûr !