Anigo ne pouvait connaître scénario plus cauchemardesque pour son baptême du feu Stade de Suez-Al Ahly-EST 3-0 (mi-temps 1-0). Match à huis clos, Pelouse en bon état, temps chaud, Arbitrage du Camerounais Neant Alioum. Buts marqués par Abdallah Saïd (20' et 51') et Zakaria (90 4') Expulsion de Achour (Al Ahly) EST : Ben Chrifia, Derbali, Jabeur, Yacoubi, Bjaoui, Ragued, Naghmouchi, Samti (Jouini), Afful, Eduok-M'hirssi (Harbaoui). L'Espérance Sportive de Tunis avait déjà livré des prestations très quelconques cette saison. Mais elle n'avait jamais atteint un niveau aussi faible que celui affiché dimanche soir au nouveau stade de Suez. Quand les gaffes défensives s'accumulent à ce point, les résultats ne sont jamais au rendez-vous, c'est un peu l'histoire de l'Espérance cette saison. Les «Sang et Or» ont été dominés dans tous les domaines, terminant avec quasiment deux fois moins de passes réussies que l'équipe égyptienne d'Al Ahly. Dès le début du match, les Egyptiens ont opté pour une défense basse et un quadrillage rigoureux de leur moitié de terrain. Une approche payante puisque les «Sang et Or», emmenés par un Afful transparent, ont globalement eu du mal à trouver leur fluidité habituelle dans les 30 derniers mètres. Pendant que les Tunisois se montraient menaçants sur une initiative de Naghmouchi, Al Ahly enchaînait les approches avec une volée de Walid Slimane, Amr et Ghali. Bien campé sur ses positions, le collectif égyptien s'en est remis à la récupération haute de ses milieux pour menacer sérieusement l'arrière-garde adverse. Une gaffe de Jabeur a permis à Abdallah Saïd d'ouvrir le score d'un tir croisé après avoir mis dans le vent toute la défense espérantiste, y compris Moëz Ben Chrifia. Pas d'envie, peu de talent Face aux Ahlaouis, les «Sang et Or» n'ont pas pesé lourd au stade de Suez. Rarement, même l'Espérance ST n'aura montré si peu d'envie et si peu de talent, en Afrique et même en Ligue 1. Le coup tactique d'Anigo aidé par l'inexpérimenté Khaled Mouelhi (aucune expérience comme entraîneur). Avec Mhirsi et Samti derrière, Eduok a échoué. Les trois joueurs ont perdu plus de ballons que tout le club Al Ahly réuni. Pas un mouvement, pas un appel et aucune stratégie apparente. Al Ahly, de son côté, n'avait pas prévu de trop en faire, mais tant de contemplation négative en face, cela invitait à se faire plaisir, forcément. Abdallah Saïd, Ghali Achour, tous «botoxés» et requinqués en ont profité pour faire perdre sa dignité au milieu «sang et or» dépassé par les événements — avant de régaler Abdallah Saïd (20'), auteur d'un doublé un peu plus tard (51'). Une stratégie à revoir C'est à la reprise que l'EST a le plus senti l'absence d'un attaquant de pointe. Anigo et l'interprète Khaled Mouelhi lancent Jouini dans la bataille à la place de Samti. Celui-ci a manqué ses contrôles alors que les longs ballons du duo Yacoubi-Jabeur terminent leur course dans les bras du gardien ahlaoui. Il faudra attendre le décalge de Mhirssi à droite et Afful au milieu pour voir une Espérance franchement plus offensive. Certes, il y a eu quelques initiatives individuelles de la part d'Eduok, le seul joueur valable avec Ragued, pour menacer sporadiquement l'arrière-garde égyptienne. Mais c'était trop peu pour espérer imposer un rythme et donner un autre cours à ce derby nord-africain. Un net 3 à 0 face à Al Ahly conforte l'idée d'une mauvaise stratégie imposée actuellement à l'Espérance par Zied Tlemçani. Ce dernier doit revoir trop de choses, s'il veut que le club de Bab Souika retrouve sa dignité et son prestige. Dix joueurs à écarter Face à Al Ahly, dix joueurs «sang et or» ont confirmé leurs limites techniques et psychologiques pour jouer dans un club tel que l'Espérance Sportive Tunis. Il s'agit de Derbali, Jouini, Yaâcoubi, Jabeur, Bjaoui, M'hirssi,Ben Mansour, Dhaouadi, Cruz et Harbaoui. Ils n'ont rien donné. Anigo devra se garder des influences négatives de Tlemçani et Mouelhi, pour parvenir à aider ce club à surmonter ses obstacles et sa crise de confiance qui a trop duré.