Les chiffres font rêver. Au fait, nos joueurs méritent-ils ces gros salaires ? L'ambition est la qualité la plus recherchée de l'être humain. Que dire alors des sportifs ! Les exemples foisonnent dans notre championnat national de football. Avant de les citer, nous rappellerons que beaucoup de joueurs rêvent d'embrasser une carrière professionnelle en Europe. Jusque là le rêve est légitime. Mais là où le bât blesse, c'est quand ces joueurs n'arrivent pas à réaliser leurs ambitions. A part quelques-uns comme Zoubeïr Beya, Adel Sellimi, Radhi Jaïdi, Hatem Trabelsi, Yassine Chikhaoui et, aujourd'hui, Aymen Abdennour à Monaco, les autres ont échoué. Allons-y pour les noms. Nous commencerons par Ammar Jmel, Zouheïr Dhaouadi, Iheb Mbarki, Oussama Darragi et récemment Fakdhreddine Ben Youssef, sans oublier bien entendu le Camerounais Yannick N'Djeng. Tous ces joueurs ne sont pas arrivés à s'imposer dans les clubs européens de second plan dans la plupart du temps, dont ils ont porté les couleurs. S'ils ont échoué dans leur tentative de faire une grande carrière en Europe, ils ont quand même pris la sage décision de revenir au pays. Leurs clubs leur ont tendu la perche et c'est tant mieux. Hors prix! Objection tout de même. Le retour de ces joueurs au pays a un prix. Et pas n'importe lequel. Les salaires sont gonflés, hors prix. Dernier exemple en date, celui de l'ex-joueur du CSS Fakhreddine Ben Youssef. C'est l'exemple de l'échec parfait. Parti à Metz en décembre, il était souvent blessé et n'a pas disputé une mi-temps avec son nouveau club. Finalement, les Messins, ont rétrogradé et le joueur a été mis sur la liste des transferts. A défaut de preneur, l'Espérance de Tunis s'est jetée sur l'occasion pour l'enrôler. Mais à quel prix ! Ben Youssef a sauté sur l'occasion moyennant un salaire annuel d'un peu plus d'un milliard de nos millimes par saison. On ne rêve pas. Tous ces joueurs dont nous avons parlé gagnent aujourd'hui des sommes astronomiques. Les salaires oscillent entre 70.000 et 120.000 dinars. Oui, vous avez bien eu les chiffres ! De plus, ils sont exonérés d'impôts. Pour être francs à présent, nous n'en voulons pas à ces joueurs qui font monter les enchères à travers leurs managers. Ils ont une carrière à gérer et doivent gagner beaucoup d'argent en peu de temps. Le reproche s'adresse plus aux clubs qui les recrutent. Quelle plus-value ont-ils apportée finalement à leurs recruteurs? Rien. Prenons le cas de Darragi qui vient encore une fois de poser un lapin à l'Espérance où il était sur le point de resigner. Il a passé lamajeure partie du temps hors des terrains, subissant au passage des blessures à gogo. Aujourd'hui, notre football et notre compétition vont de mal en pis et les présidents des clubs devraient revoir les salaires de leurs joueurs à la baisse. Gagner plus de mille (1.000 fois) le Smig dérange dans la situation actuelle du pays. Et dans la plupart des cas, clubs et joueurs échouent puisqu'une seule équipe gravira finalement la première marche du podium. A méditer.