S'autocritiquer et se défaire de toute suffisance : une urgence pour l'EST A l'EST, on continue à croire que l'équipe tient encore son rang, alors qu'elle ne cesse de dégringoler. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Les prémices annonciatrices de cette descente étaient là depuis bientôt quatre années. Et l'on a toujours cru obstinément que ce n'étaient que de petits accidents de parcours ou des passages à vide, après chaque déboire à l'échelle locale et surtout continentale. Cette myopie a débouché sur ce à quoi nous assistons depuis un certain temps avec des résultats qui ne cadrent nullement avec son statut et des désillusions à n'en point finir. La dernière en date est celle d'Egypte, face à Al Ahly, sur le score sans appel de trois buts à zéro. On ne peut descendre plus bas. Et quelles que soient les raisons avancées par les dirigeants et le staff technique, rien ne justifie une telle raclée. Dire que l'on s'était présenté à ce match avec un effectif réduit, c'est faire peu de cas de l'intelligence du commun des mortels, car Al Ahly lui-même comptait pas moins de cinq absences dans ses rangs. Ceci sans oublier de nous interroger sur le pourquoi d'une telle situation. Comment en est-on arrivé là et qui en est responsable ? Loin de nous l'idée d'ajouter au désarroi de joueurs au moral à plat, d'une équipe installée en plein dans le doute et des dirigeants qui donnent l'impression d'être quelque part dépassés par les événements, mais il y a quelques vérités qu'on ne peut occulter. On ne peut rien occulter L'Espérance, au cours des trois dernières années qui ont coïncidé avec sa dégringolade, ne s'était jamais remise en question pour revoir dans sa manière d'être gérée, par manque d'esprit novateur et par une certaine suffisance de la part de ses dirigeants. On s'est toujours cru au-dessus de tous et qu'on est capable de dominer la scène sans sérieuse concurrence. L'humilité n'était pas le fort des «Sang et Or» et ils l'ont vérifié à leurs dépens. Et en dépit de tout, on a continué sur la même voie en matière d'encadrement, d'engagement des techniciens, de recrutements et aussi de maintien de certains éléments incapables de suivre le rythme ou de donner davantage. On change d'entraîneur comme on change de chemise (on en a déjà parlé dans un précédent article). On recrute là où il n'y a pas besoin de renfort, alors que pour des postes qui souffrent d'une indigence devenue presque chronique, on continue à ne rien voir. C'est le cas du couloir droit occupé par un joueur qui est depuis deux saisons sur une courbe descendante, sans compter que morphologiquement il n'est pas fait pour ce poste. Au niveau de l'axe central, toutes les tentatives de le stabiliser ont presque échoué parce qu'on n'a pas réussi à trouver le profil adéquat pour cette charnière. Et le comble dans les choix jusque-là effectués, c'est d'avoir fait appel à un joueur physiquement raide et à la souplesse nulle. Jabeur, il s'agit de lui, est le moins indiqué pour occuper un poste dans ce compartiment; dans les duels homme à homme, il se fait facilement piéger pour commettre des erreurs que l'on paye cash. A-t-on songé un moment à lui trouver une vraie relève, mais auparavant tous ces entraîneurs qui gravitent autour de l'équipe ont-ils décelé ces anomalies morphologiques et physiques de plus d'un élément qui évolue au sein de l'EST? Ainsi et partant de ce constat, il est plus qu'indispensable qu'on fasse preuve de plus de circonspection et davantage de rigueur dans les recrutements pour éviter de se retrouver avec des joueurs qui sont faits pour autre chose que le football et qui sont gracieusement rémunérés. Mais pour ce faire, encore faut-il qu'on daigne changer de perception dans la gestion des affaires de l'équipe avec comme principe immuable une perpétuelle remise en question pour savoir s'adapter aux conditions qu'impose l'évolution du football et pour être en mesure de demeurer au niveau qu'exige le statut d'un club de la trempe de l'EST, sérieusement écorné par une série de déboires humiliants.