Le Réseau Ferroviaire Tunisien dessert une grande partie du territoire tunisien avec un haut niveau de sécurité mais avec une exploitation de qualité différente selon les lignes. Son développement permettra à la Sncft d'atteindre la place du transporteur public de référence par la qualité de ses prestations et par ses résultats économiques et financiers. Pour atteindre cet objectif, un schéma directeur de développement du Réseau ferroviaire tunisien a été mis en place. Ce schéma directeur des infrastructures sera complété par un schéma directeur du matériel propre à chaque unité d'affaires pour faire profiter l'usager des performances sans cesse croissantes du rail. C'est ainsi que pour assurer le transport des voyageurs (grandes lignes et banlieues) et des marchandises (phosphates et marchandises diverses), la Sncft exploite un réseau ferroviaire comportant 23 lignes d'une longueur totale de 2.165 km. Le réseau ferroviaire comprend 267 gares et stations. Ces lignes desservent une grande partie du territoire, mais ont des niveaux d'exploitation très différents. Le trafic est concentré sur quelques lignes seulement : Tunis–Gabès, Tunis – Ghardimaou et lignes de transport de phosphate du Sud. Il est faible sur les lignes Tunis–Kasserine, Jedeida-Bizerte et inexistant sur les lignes Kalaâ Sghira – Kasserine (coupée suite à la mise en eau du barrage de Sidi Saâd), Mateur-Tabarka (coupée suite à la mise en eau du barrage de Sidi El Barrack ). Les investissements projetés en infrastructure ferroviaire sont orientés vers la consolidation de ce qui existe. Il s'agit d'améliorer l'état des installations existantes afin de les adapter au mieux aux besoins de l'exploitation (sécurité, qualité de service, coût d'exploitation...), d'étendre le réseau actuel en le renforçant par de nouvelles infrastructures dans le but de satisfaire les nouvelles demandes de transport et, enfin, prédisposer le réseau aux nouvelles techniques d'exploitation. Le volet «Aménagement des gares» couvre tous les aspects. Il va des structures d'accueil des voyageurs (bâtiments, quais, éclairage, parking, information du public...) à l'aménagement des faisceaux de voies pour rationaliser l'exploitation des gares. Beaucoup d'actions ont été faites dans ce cadre, notamment sur les lignes à fort trafic, mais il reste, encore, beaucoup à faire. Des projets de modernisation et de rénovation sont à l'étude ou en cours de concrétisation pour changer la réalité du transport ferroviaire vers plus de sécurité et de confort et d'extension du réseau transmaghrébin. Il y a, d'abord, la possibilité d'étendre la ligne Tunis-Borj Cédria vers Grombalia- Bir Bouregba –Nabeul ou- Borj Cédria–Soliman. D'autres banlieues pourraient être raccordées : Tunis - El Fahs, Tunis-Tébourba et Tunis–Mateur-Bizerte. D'autres actions seraient menées en vue de réaliser le métro à Sfax ou l'extension de la ligne électrifiée Sousse - Monastir vers le nord de Sousse. On pense même à rétablir certaines lignes abandonnées comme la ligne Kalaa Sghira-Kasserine (coupée entre Hajeb El Ayoun et Sidi Saad depuis la mise en eau du barrage de Sidi Saad). Le scénario envisagé serait de choisir une nouvelle bretelle de liaison de 126 km de long entre Menzel Mhiri et Sbeitla en passant par Sidi Bouzid pour contourner par le Sud le relief montagneux. Le coût global de ce rétablissement est estimé à 306 millions de dinars. Ce rétablissement peut concerner dans une première étape la section Kalaa Sghira-Kairouan. Les travaux comprennent la réhabilitation de la section de voie existante, Kalaa Sghira - Ain Khazzazia (40 km) et la reconstruction de la section Ain Khazzazia -Kairouan (11 km) emportée par les crues de 1969. Comme les travaux de la liaison Kalaa Sghira-Kairouan ne présentent pas de difficultés particulières et qu'il n'y a pratiquement pas d'expropriation à faire, cette liaison peut être réalisée assez rapidement. Sa programmation à court terme est fortement envisageable. Par contre, la section Menzel Mhiri-Sbeitla nécessite des délais beaucoup plus longs, notamment en raison des problèmes d'expropriation et des coûts exorbitants qui nécessiteraient de vérifier la rentabilité économique des investissements à réaliser même si le projet dessert la zone dite «déshéritée » de Sidi Bouzid. Il est à signaler, par ailleurs, qu'une liaison ferroviaire entre Sidi Bouzid et la ligne Gafsa–Sfax au niveau de Meknassi moyennant un nouveau tracé de 50 km de long environ constituerait une solution pour l'acheminement des minerais de phosphate de Sra- Ouartene vers le port de Skhira. Elle permettrait, de plus, un gain de temps de parcours important sur les circulations ferroviaires entre les régions du Sud et du Centre, d'une part, et la région du Sud et de Tunis, d'autre part.