La cellule de communication récemment constituée suite à l'attentat terroriste de Sousse a tenu, hier au palais du gouvernement à la Kasbah, son premier point de presse, avec pour ordre du jour les dispositions prises dans la lutte antiterroriste. Eclairages Accompagné des ministres du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, de la Jeunesse et du Sport, de la Formation professionnelle et de l'Emploi et celui chargé des Relations avec l'ARP, M. Kamel Jendoubi, ministre délégué chargé des instances constitutionnelles et des relations avec la société civile, a indiqué que toutes les victimes ont été identifiées et que les blessés ont quitté les établissements hospitaliers après avoir reçu les soins nécessaires, à l'exception d'un blessé, encore sous surveillance médicale. Les opérations de rapatriement des victimes ont elles aussi commencé. Huit arrestations dont une femme A propos des éléments de l'enquête diligentée après l'attentat de Sousse, le ministre a révélé que huit individus, dont une femme, impliqués de manière directe dans cet attentat ont été arrêtés. Pour plus de sécurisation des zones touristiques, il a été décidé un renfort supplémentaire de 1.377 agents de sécurité armés qui vont être déployés dans les unités hôtelières, avec l'objectif de mobiliser quatre à l'intérieur et quatre autres à l'extérieur du complexe touristique. Le respect des normes sécuritaires et des précautions nécessaires pour la protection de ces agents seront, désormais, un des critères clés de la nouvelle classification hôtelière. Une circulaire a été adressée aux 692 hôtels du pays pour prendre les mesures nécessaires et renforcer la sécurité à travers l'installation de caméras de surveillance et le renforcement de l'autoprotection. L'objectif est d'aider ce secteur vital à sortir de sa crise et préserver, de la sorte, presque 400 mille emplois menacés de disparition. Il a ajouté que plusieurs hôtels ont déjà pris les mesures nécessaires et renforcé leur dispositif sécuritaire. Interdictions de prêche Abordant la batterie de mesures à caractère préventif et dissuasif que le gouvernement avait annoncées au lendemain de l'incident, Jendoubi a annoncé que de grands pas ont été franchis au niveau de la fermeture des mosquées hors la loi. A ce titre, Béchir Ben Hassan, imam à la mosquée de Msaken, et Ridha Belhaj, porte-parole du parti Ettahrir et également imam à la mosquée Sidi Abdelhamid à Sousse, ont, tous deux, reçu des avertissements et ont été interdits de conduire la prière. S'agissant du parti Ettahrir, une procédure a déjà été engagée à son encontre exigeant la révision de son règlement intérieur de sorte qu'il soit en conformité avec la loi des partis en vigueur. Ce parti est aussi appelé à modifier son statut, dans le respect total des principes de la nouvelle république. L'application de la loi demeure ainsi la règle. A propos des dix enquêteurs britanniques qui sont actuellement à Tunis pour mener des investigations liées à leurs ressortissants victimes dans l'attentat, dont le nombre est de 30 morts, M. Jendoubi n'y voit aucune atteinte à la souveraineté nationale. Mais, plutôt, un appui dans le dévoilement de la vérité des faits, estime-t-il. 7.600 descentes Quant aux autres détails sur l'acte terroriste lui-même, le conférencier a déclaré que le ministre de l'intérieur, M. Najem Gharsalli, les évoquera avec amples détails lors d'une conférence de presse prévue dans les deux prochains jours. Le ministre a relevé, par ailleurs, que la guerre contre le terrorisme est une guerre de longue haleine qui exige volonté, détermination, persévérance et unification des rangs de tous les Tunisiens. «Il est vrai, a-t-ajouté, que nous nous engageons dans une grande bataille à secousses multiples, mais cela ne pèsera pas sur les efforts de l'Etat et du gouvernement et la victoire sera de notre côté. D'autant que, a-t-il indiqué, ce phénomène n'est pas propre à la Tunisie, il est universel n'épargnant aucune partie du monde. Et le combat continue. Depuis le drame du Bardo, survenu le 18 mars dernier, la chasse à l'homme a pris de l'ampleur. M. Jendoubi a dressé un bilan des opérations sécuritaires basées sur plus de 7.600 descentes effectuées, faisant état de mille arrestations dont 120 personnes déclarées recherchées dans des crimes terroristes. D'autres cellules « dormantes » ont été, également, démantelées. Dès lors, la lutte contre le terrorisme n'est plus l'affaire de l'Etat seul, mais plutôt la responsabilité de tous les citoyens, là où ils se trouvent.