L'option d'un technicien tunisien n'est plus à écarter en raison de l'offre financière de la FTF. Ça devrait être le feuilleton de l'été. L'équipe de Tunisie se cherche un nouveau timonier qui prendrait la relève du Belge Georges Leekens. Cela n'est pas sans rappeler la période d'attente qui a précédé la désignation du quart de finaliste de la dernière CAN, le 28 mars 2014 lorsque le directeur technique national de l'époque, Youssef Zouaoui, fut chargé du dossier, arrêtant la short-list et faisant le tri parmi les dossiers des candidats. Au fond, c'est le président fédéral qui tranche, et Wadii El Jary va devoir nommer son troisième sélectionneur en tant que patron fédéral après Ruud Krol et Georges Leekens. Ils n'ont pas les coudées franches A bien y réfléchir, le rapport qualité-prix va dans une large mesure déterminer le profil du technicien qui sera recruté avec pour mission de qualifier le «team» national en phase finale de la CAN 2017 au Gabon, et en Coupe du monde 2018 en Russie. L'équation est quasi-impossible : avec un montant de 25 mille euros environ par mois, que peut-on réellement faire, si ce n'est se contenter d'un pis-aller, en quelque sorte, d'un technicien au rabais, par défaut ? La tendance sur le marché des entraîneurs n'est pas moins inflationniste que celle déplorée sur celui des joueurs, et c'est à coup de centaines de milliers d'euros que l'on s'arrache les plus grosses pointures. Forcément, cette marge salariale consentie par la tutelle, si elle ferait le bonheur d'un technicien tunisien, n'en constituerait pas moins une rétribution de misère au regard d'un entraîneur étranger qui se respecte. Vahid Halilhozic et Christian Gourcuff engagés par la fédération algérienne ne seraient pas venus travailler en Tunisie au prix proposé par la sélection tunisienne. C'est dire que la tâche ne va pas être aisée pour les recruteurs de la FTF, ce qui pourrait donner plus de crédit au plan «B», soit l'option d'un technicien tunisien. Certes, la fédération a annoncé la couleur en exprimant clairement sa préférence pour la piste étrangère, mais elle doit aussi pratiquer la politique de ses moyens. Dans un contexte plombé par la raréfaction des sources de financement, elle ne peut d'ailleurs faire autrement, a fortiori quand la manne de la Coupe du monde vient à manquer (deux éditions consécutives, en 2010 et 2014). Du coup, la cote de certaines pointures tunisiennes grimpe vertigineusement. Les noms de Faouzi Benzarti (par deux fois coach national «A» pour de courts mandats), Maher Kanzari (sélectionneur olympique et ancien adjoint de Leekens), Ghazi Ghraïri (ancien adjoint de Leekens lui aussi), Ammar Souayah (ex-sélectionneur «A» au Mondial 2002 Corée du Sud-Japon), Mondher Kebaïer... sont régulièrement cités. Dès le 5 septembre Au-delà du profil recherché et du résultat final des contacts entrepris, le onze national a le plus besoin de stabilité, aujourd'hui. Une stabilité qu'il n'avait connue que durant le mandat du Français Roger Lemerre (2002-2008) puisque la suite sera faite de techniciens-météores, de passages éclair : Bertrand Marchand, Humberto Coelho, Nabil Maâloul, Faouzi Benzarti, Sami Trabelsi... ont eu une durée de vie assez brève. Le nouveau staff technique prendra ses fonctions le 1er août prochain, nous promet-on. Il n'aura pas trop le temps de gamberger, comme on dit. Il doit passer à l'action dès le 5 septembre à l'occasion du déplacement à Monrovia pour croiser le fer avec le Liberia dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations Gabon 2017, groupe A. Cet heureux élu devra alors confirmer le succès écrasant (8-1) face à Djibouti. En attendant, le mystère reste entier quant au nom du nouveau pilote du Club Tunisie.