Mokhtar Ben Nasr : «Les soldats restent à la disposition de l'armée jusqu'à 20 ans après l'avoir quittée... mais attention, ils ne sont pas tous opérationnels» Vendredi dernier, tard dans la soirée, après le massacre revendiqué par l'organisation de l'Etat islamique (IS) sur une plage à Sousse, la tension est à son comble. Dans la foulée, le chef du gouvernement, Habib Essid, annonçait plusieurs mesures pour éviter une réplique du séisme du 26 juin. Parmi lesquelles « l'appel de l'armée de réserve afin de renforcer la présence sécuritaire dans les zones à risque ». Une semaine après cette décision, les réservistes n'ont pas encore été appelés à remplir leur mission. Contacté par La Presse, le porte–parole de l'armée, Belhassen Oueslati, a toutefois assuré que les réunions sont fréquentes depuis vendredi dernier entre les différentes parties sécuritaires afin de «déterminer les besoins réels en cette période avant de commencer à appeler les réservistes». Selon lui, le déploiement des réservistes, qui permettra de booster les efforts de contrôle dans les villes, peut prendre quelque temps avant d'être mis en place. Notons que la Tunisie dispose d'une armée de réserve de plusieurs centaines de milliers, puisque, selon la loi, les soldats restent à la disposition de l'armée jusqu'à 20 ans après l'avoir quittée. L'expert militaire, le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, a expliqué à La Presse qu'il existe trois catégories de réservistes selon les grades, à savoir : les officiers, les sous-officiers et les hommes de troupe. De même et toujours selon le colonel à la retraite (lui aussi de fait réserviste), il existe trois catégories de réservistes selon la catégorie d'âge : ceux qui ont quitté l'armée il y a 2 ans, 5 ans et 20 ans. «Attention, tous ne sont pas bons pour le service, tempère Mokhtar Ben Nasr. Il y a ceux qui sont encore frais et sont autour de 3.500 hommes, et puis il y a ceux qui doivent passer plusieurs tests médicaux, techniques et psychologiques pour être jugés s'ils sont ou non opérationnels».