Le président du Conseil supérieur islamique (CSI), Abdallah Loussaïef, a été révoqué, hier, en raison de «dépassements administratifs», explique la présidence du gouvernement dans une déclaration. «Le Conseil n'avait informé qu'une semaine plus tard la présidence du gouvernement du contenu du message adressé à la direction de la Radio tunisienne», précise une déclaration publiée par Dhafer Neji, conseiller auprès de la présidence du gouvernement chargé de l'information et de la communication. La lettre, adressée le 26 juin à la direction de la radio tunisienne, «comporte des accusations graves qui pourraient avoir des répercussions néfastes», estime la même source. En début de semaine, le Conseil avait demandé à la Radio nationale de suspendre l'émission «Iyal Allah», accusant le penseur Youssef Seddik d'hérésie et le comparant à Salman Rushdie, auteur des «versets sataniques». «Le président du Conseil avait décidé de manière unilatérale et sans en référer aux autres membres de l'Instance d'adresser une lettre à la direction de la Radio tunisienne», lit-on dans la déclaration gouvernementale. «Le message était une initiative personnelle et une réaction individuelle», estime la présidence du gouvernement, qualifiant «d'extrêmement important et sensible» la teneur du message. Il est à rappeler que l'intervention du CSI a été largement dénoncée dans les médias. Vendredi, la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle a exprimé son appui à la direction de la Radio tunisienne appelant à préserver l'indépendance de sa ligne éditoriale.