Pour sensibiliser les gens du danger qui les menace et pour valoriser cette richesse humaine, culturelle et patrimoniale, l'association «Lemdina wel Rabtine» a initié depuis l'année dernière un projet photographique pour la préservation de cet héritage. Le hammam est un lieu public où l'on peut passer un moment agréable seul ou entre amis pour se décontracter et se débarrasser du stress de la vie quotidienne. Ayant plusieurs vertus pour le corps et l'esprit, le hammam constitue, en effet, un héritage patrimonial depuis l'ère romaine. Connu sous le nom de «bain maure» ou «hammam turc» depuis des siècles, il est la version orientale du sauna d'aujourd'hui. En Tunisie, ces lieux de détente, essentiellement ceux qui existent encore dans l'ancienne Médina, risquent de péricliter. Pour sensibiliser les gens de ce danger qui les menace et pour valoriser cette richesse humaine, culturelle et patrimoniale, l'association «Lemdina wel Rabtine» a initié, depuis l'année dernière, un projet photographique pour la préservation de cet héritage. Il s'agit de l'exposition «Regards posés : Hammams de la Médina». C'est une exposition qui regroupe une vingtaine de photographes tunisiens et européens dont le travail s'est concentré sur ces lieux de plus en plus désertés. Par des photos à l'intérieur des hammams, des portraits et des témoignages, ces photographes ont traduit, sans oublier aucun détail, leurs visions de ces espaces en péril. L'exposition, qui s'est tenue l'année dernière pendant le mois de Ramadan au Palais Kheireddine-Pacha, revient cette année, pendant la même période, dans les locaux de l'Institut français de Tunisie. Inaugurée vendredi dernier, l'exposition se poursuivra jusqu'au 2 août. Dans le grand hall de la galerie, les photos, en couleurs ou en noir et blanc, en grand ou en moyen format, témoignent de toute l'histoire de ces hammams en Tunisie : des portraits de masseuses et masseurs,une focalisation sur l'architecture et les couleurs de ces lieux, de gros plans sur les accessoires qui accompagnent le bain (seaux, gants, encens)... La recherche de ces photographes s'est basée sur une visite réelle de plusieurs anciens hammams, abandonnés ou en activité, qu'ils ont traduite pas des photos vivantes et une exploration de ces lieux publics dans lesquels on venait pour se laver, se détendre et se relaxer, avec des témoignages de ceux qui y travaillaient depuis des années. «Regards posés : Hammams de la Médina» projet qui vise essentiellement à la sensibilisation des citoyens quant à l'importance de ces trésors, comment sauver ce patrimoine en voie de disparition et l'archivage de cette mémoire collective. Tout en célébrant et valorisant le patrimoine et l'histoire des anciens bains maures de la Ville de Tunis. «L'exposition est avant tout une action de sensibilisation d'un patrimoine en péril. Nous voulons montrer au grand public qu'il y a de beaux lieux dans l'ancienne médina à préserver. Le projet s'est focalisé sur les hammams qui ont déjà disparu et ceux qui sont toujours actifs. Cette année, ce travail minutieux s'enrichit avec la réalisation de courts-métrages documentaires sur ces lieux. C'est un témoignage vivant d'une partie de l'histoire de ces lieux qui se poursuivra l'année prochaine avec l'édition d'un livre sur les hammams», a expliqué la présidente de l'association Lemdina wel Rabtine, Sondos Belhssan, lors du vernissage de l'exposition. Les courts métrages produits par les étudiants de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis ont été projetés dans l'auditorium de l'Institut français de Tunis. Sur les 16 films proposés par une soixantaine d'étudiants, trois ont été sélectionnés et présentés pour le public présent. Ces films sont une analyse de l'architecture et de l'intérieur de certains hammams qui existent encore et d'autres qui ont disparu. Des relevés, des plans, des témoignages et des problématiques ont été soulevés dans ces essais en vue de raconter et poser un regard sur ces espaces.