Le colonel-major à la retraite Mokhtar Ben Nasr, président du Centre tunisien des études de la sécurité globale, a estimé que la déclaration de l'état d'urgence en Tunisie intervient en réponse à «la situation sécuritaire encore précaire» qui prévaut dans le pays. Cette mesure exceptionnelle intervient, également, en réaction aux mouvements de protestation ayant accompagné, la fermeture, dans certaines régions, de mosquées «illégales» et «hors contrôle» de l'Etat, a-t-il ajouté. Dans une déclaration à l'agence TAP, Mokhtar Ben Nasr a précisé que «l'état d'urgence est décrété lorsque le pays est en état de guerre ou en état de grande catastrophe», conformément aux dispositions du décret n°78-50 en date du 26 janvier 1978 réglementant l'état d'urgence. Ce décret accorde de larges prérogatives au ministre de l'Intérieur et met l'armée en état d'alerte maximale, a-t-il précisé, relevant qu'en vertu de ce décret, l'armée sera chargée de protéger des sites sensibles et stratégiques. Le ministre de l'Intérieur peut, le cas échéant, interdire les rassemblements et les manifestations. Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a décidé samedi de décréter l'état d'urgence. Un attentat terroriste a visé, vendredi 26 juin dernier, un hôtel de la zone touristique d'El Kantaoui à Sousse. Trente-huit touristes étrangers, en majorité des Britanniques, ont péri dans cette attaque.