Il ne faut pas se fier aux apparences, quoiqu'actuellement, il n'y ait pas de quoi brouiller les clubs entre eux Depuis la fin de la saison, les relations entre rivaux historiques commencent à s'apaiser. Hormis quelques débordements sporadiques liés aux inconditionnels, les clubs luttant pour le haut du tableau tentent de conserver de bons contacts. Une tendance confirmée par les premiers flux entrants et sortants. Ce qui laisse présager d'une forte accalmie entre grosses écuries via une certaine correction où chacun n'empiétera pas sur les plates-bandes de l'autre. On croit rêver n'est-ce pas ? Je ne miserais pas ma chemise là-dessus quoique les premiers signaux du mercato sont plutôt encourageants. Mais de là à voir des présidents empreints d'une forte sagesse, acceptant implicitement de perdre un «marché»; ou encore entendre parler d'un joueur qui privilégie le projet sportif au détriment du projet financier! Là, nous sommes en plein délire surréaliste. Une utopie, un rêve pieux que l'on n'est pas près de caresser. Mais bon, revenons à nos moutons. L'habit ne fait pas le moine Concrètement, rien qu'en survolant les emplettes réalisées lors de ce début de mercato, on remarque que les grands ne s'alignent pas sur l'offre d'un concurrent pour décrocher une signature. Aucune surenchère n'est d'ailleurs jusque-là venue attiser une rivalité en veille provisoire, réveiller certains vieux démons, cet antagonisme exacerbé et de plus en plus acrimonieux entre poids lourds de la ligue 1. Cependant, si cette thèse est étayée par les premiers mouvements de joueurs, il est peu probable qu'elle aboutisse à un «pacte de non-agression». Car en football, sagesse dans l'action, honneur et fidélité à certains principes ne sont présents que dans les discours alambiqués des responsables sportifs, sorte de berceuse pour faire coup double à terme. Se blanchir, se dédouaner ou revêtir l'habit du bon samaritain (une imposture quoi !). Et d'autre part, mener son concurrent en bateau et le mettre sur une fausse piste. Réciprocité Se plier à certains codes d'honneur au risque d'en payer les frais et s'exposer à la vindicte des ultras, c'est pas demain la veille que cela fera partie du «style» de nos patrons de clubs. Ces derniers botteront soit en touche, soit ils verseront dans le populisme et le pragmatisme pour éviter que ça ne jase dans les chaumières (donc ils vont casquer) ! C'est dire qu'actuellement, on attend gentiment les premiers coups de semonce. Qui allumera le premier la mèche de la discorde (dommages collatéraux de la concurrence)? A l'heure actuelle, le délai de grâce se poursuit. Car si les formations apprécient grandement certains des profils de leurs concurrents (en fin de contrat), elles ne sont pas passées à l'attaque pour s'éviter tout conflit. Pour cette première quinzaine du mercato, la tendance est au transferts onéreux (Rjaïbi, Machani, Ben Youssef, Chenibi, Mfon Udoh, etc.). Actifs, les Tunisois se taillent la part du lion. Ils ont jusque-là eu la main la plus lourde. Aucun signe d'intérêts croisés quoique au sein même des exécutifs du club, il existe des conflits d'intérêts...Mais ça, c'est une autre histoire ! Bref, pour l'instant, il n'y a pas de quoi brouiller les clubs entre eux. Notre époque veut que l'on n'accorde plus d'importance à la parole donnée. Et d'ailleurs, il ne faut pas se fier aux apparences. Car il ne faut jamais dire, fontaine, je ne boirai pas de ton eau...