Après la chaleur inhabituelle de 2003 qui a coûté la vie à des milliers de personnes à travers le monde, vient la canicule 2015. Les pics du mercure enregistrés le week-end dernier confirment les prévisions des météorologues qui estiment que l'été 2015 battra des records. Des précautions pour un été sans désagréments et sans maladies s'imposent. Le ministère de la santé a publié, vendredi dernier, un communiqué indiquant noir sur blanc les précautions à prendre afin de se protéger de l'astre en feu et de ses effluves. Des gestes simples mais essentiels à la prévention des éventuels risques et maladies consécutifs à la canicule. Tout porte à croire que l'été 2015 est, par excellence, le plus chaud puisqu'il a devancé nettement l'été 2003, jusque-là un record en termes d'augmentation du mercure. Les jours de l'aïd ont été plus qu'étouffants, marqués par une hausse de la température allant jusqu'à 7°C de plus que la moyenne propre au mois de juillet. Une augmentation qui revient, entre autres, aux changements climatiques et, en particulier, au réchauffement planétaire dû aux émissions à effet de serre. Des conditions climatiques à prendre au sérieux afin d'éviter des risques souvent redoutables sur la santé. Les seniors s'adaptent mal à la canicule Contraignante, voire pénible à vivre, la canicule constitue une réelle menace pour la santé et plus particulièrement pour celle des personnes vulnérables, notamment les bébés, les enfants en bas âge, les personnes âgées, les femmes enceintes, les malades chroniques, les malades mentaux ainsi que les travailleurs exerçant des métiers exigeant de l'effort physique et l'exposition au soleil et à la chaleur. Elle est, aussi, dangereuse pour les personnes de peau blanche et sensible, de par les risques de désagréments et de maladies cutanées. Il faut dire que les maladies, les malaises et les désagréments provoqués par la forte chaleur varient, en matière de gravité, d'une personne à une autre. Les personnes âgées semblent être moins aptes à s'adapter à la canicule que les adultes. Elles encourent souvent le risque d'hyperthermie. Ne transpirant plus comme à l'âge de la jeunesse, les seniors éprouvent des difficultés à maintenir leur corps à la température normale, soit 37°C. D'où le risque d'hyperthermie ou de poussées de fièvre excédant les 40°C. D'autant plus que les personnes âgées atteintes de maladies chroniques, comme le diabète ou l'hypertension artérielle, et soumises à des traitements à vie, sont plus sujettes que les autres à l'inadaptation à la canicule. Certaines d'entre elles sont susceptibles de présenter des cas d'œdème, notamment des gonflements au niveau des jambes ou à l'avant-bras. Les seniors risquent aussi de tomber en cas de syncope (une perte de connaissance brutale et brève). Pour les enfants et les adultes, la canicule peut engendrer des cas de déshydratation. Transpirant beaucoup, enfants et adultes risquent de perdre beaucoup d'eau, et, par conséquent, des sels minéraux, d'où la déshydratation. Celle-ci est décelable via des symptômes anodins, comme la soif, la fatigue ou la sécheresse de la bouche. Cependant, d'autres symptômes plus flagrants peuvent trahir une déshydratation grave, notamment la diminution significative des quantités d'urine, le vertige, la sensation de désorientation, l'étourdissement, le regard terne et les yeux enfoncés. Ces symptômes impliquent la prise en charge médicale du malade par les services des urgences. Autre problème de santé lié à la canicule : l'insolation qui revient à l'exposition, de la tête, durant un long moment au soleil. Elle se manifeste généralement par de terribles céphalées, une sensation de somnolence, des nausées, des poussées de fièvre, des brûlures cutanées ainsi que la perte de connaissance. Les risques redoutables de l'augmentation du mercure sur la santé menacent également la peau. Les désagréments et les maladies de la peau dus au soleil et à la canicule varient du cancer de la peau aux irritations dermiques. La chaleur et l'exposition prolongée aux rayons du soleil surtout durant les heures de pics caniculaires, notamment entre 12h00 et 17h00, peuvent engendrer des dermites ou des éruptions cutanées qui apparaissent sous forme de plaques rouges. Ces désagréments sont, généralement, dus à la transpiration excessive. Les gestes qui sauvent Les précautions à prendre pour prévenir ces risques se résument à quelques gestes simples. Des gestes pratiques, qui visent trois objectifs : préserver sa température normale, soit 37°C, éviter l'exposition au soleil et veiller à l'hydratation de son corps. Aussi, convient-il de s'abstenir de sortir durant les heures de pic caniculaire (12h00-17h00). Il faut veiller à porter des lunettes anti-UV, d'appliquer une crème protectrice anti-UV, de couvrir la tête d'un couvre-chef en paille et non pas fabriqué en matières synthétiques, d'enfiler des vêtements en fibres naturelles comme le coton ou le lin afin de permettre au corps une transpiration normale. Il est recommandé, aussi, de se rafraîchir en prenant des douches fréquentes ou en humidifiant le corps grâce à un gant mouillé. Il faudrait aussi éviter de s'exposer au soleil durant de longues périodes et marcher à l'ombre. Lutter contre la déshydratation passe, évidemment, par une bonne hydratation de son organisme. Pour ce, il est recommandé de boire pas moins d'un litre et demi d'eau par jour et de consommer des boissons fraîches, tout en évitant les boissons stimulantes comme les boissons alcoolisées, celles énergétiques ou celles à forte teneur en sucre. Outre les liquides, il convient de consommer des aliments riches en fibres, comme les légumes et les fruits. Nos aïeuls luttaient contre la canicule en fermant les volets durant la journée et en les ouvrant une fois la nuit tombée ; un geste salvateur à perpétuer. Il convient, par ailleurs, d'être regardant quant à la santé des personnes âgées, des personnes non autonomes et alitées et des bébés en les plaçant dans les chambres les plus fraîches. Il est à souligner que dans le cas des maladies ou des désagréments déjà cités, notamment les symptômes de l'insolation et de la déshydratation, il convient de consulter un médecin.