Farhat Horchani : « La plupart des armes ayant servi à des actes terroristes en Tunisie, à l'instar de ceux de Sousse et du Bardo, proviennent de la Libye voisine » Pas de répit pour nos députés à l'Assemblée des représentants du peuple. Après l'adoption de la loi antiterroriste et, au bout d'une session parlementaire maigre en termes de grandes lois votées, les élus sont retournés dans leurs commissions respectives pour continuer à examiner les projets de loi toujours en suspens. Entre une Cours constitutionnelle qui doit impérativement être mise en place avant décembre, le projet de loi portant création du Conseil supérieur de la magistrature renvoyé en commission pour inconstitutionnalité et le projet de la loi de finances complémentaire qui devra être voté avant les courtes vacances parlementaires. Selon les indiscrétions qui nous parviennent de la présidence du Parlement, les députés auront uniquement une dizaine de jours de vacances, avant l'ouverture de la session parlementaire extraordinaire. Hier après-midi, la commission spéciale de la défense a entendu le ministre de la Défense, Farhat Horchani, ainsi que d'autres haut gradés de l'armée nationale au sujet de la barrière de terre, toujours en construction entre la Tunisie et la Libye. Une audition à huis-clos décidée unilatéralement par le président de la commission, Lotfi Nabli, alors que le règlement intérieur dispose que le huis-clos doit être décidé à la majorité des membres présents Sans juger utile de passer par le vote conformément à la procédure de huis clos, le président de la commission, Lotfi Nabli, a invité les journalistes à quitter les lieux directement après le mot d'ouverture du ministre de la Défense. Lors de sa déclaration publique, le ministre a indiqué que la décision prise par l'Etat tunisien de mettre en place une barrière de séparation vient à la suite de l'augmentation du mouvement de contrebande dans les zones frontalières. Selon Farhat Horchani, les mêmes circuits qui servent à la contrebande de carburants servent également à faire passer des armes. « La plupart des armes ayant servi à des actes terroristes en Tunisie, à l'instar de ceux de Sousse et du Bardo, proviennent de la Libye voisine », a-t-il dit. Farhat Horchani a estimé que les frontières étaient quasi-inexistantes entre les deux pays, surtout qu'en Libye, l'Etat n'arrive pas à asseoir son autorité sur l'ensemble du territoire. Le ministre a assuré que l'objectif de l'Etat tunisien n'est certainement pas de rompre les relations avec la Libye et encore moins avec le peuple libyen. Suite à des plaintes exprimées par certains éleveurs de bétails dans les zones frontalières, le ministre de la Défense a annoncé que ces revendications ont été prises en compte. Des passages contrôlés tout au long de la barrière seront prévus. Il a en outre annoncé que les travaux assurés par des entreprises privées seront achevées d'ici deux mois. Une délégation d'élus se déplacera sur place dans les prochains jours pour s'assurer du bon déroulement des travaux, mais aussi et surtout pour recueillir les avis de la population locale.