Les chercheurs ont identifié trois profils de parents réfractaires à cette vaccination. De quoi imaginer des actions plus ciblées pour les convaincre. Le vaccin contre l'hépatite B fait régulièrement la une de l'actualité. En ce moment, la pénurie en produit pentavalent (contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la polio et les infections à Haemophilus influenzae type b) oblige certains parents à accepter pour leur progéniture le vaccin hexavalent, immunisant également contre le virus de l'hépatite B (VHB). En cette Journée mondiale contre les hépatites, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) s'intéresse notamment aux réticences des familles vis-à-vis de ce vaccin. Une étude auprès de 10.000 personnes Pour décrire « les attitudes et déterminants psychosociaux de la vaccination contre l'hépatite B chez les parents d'enfants de 1 à 16 ans », Frédérike Limousi et son équipe de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé ont mené une enquête en ligne. Cette vaccination est recommandée depuis 1994 chez tous les nourrissons et, en rattrapage, chez les adolescents jusqu'à 15 ans révolus. Mais seule la moitié des jeunes scolarisés en grande section de maternelle en 2012-2013 ont effectivement reçu les trois doses nécessaires à une bonne immunisation. Le travail publié aujourd'hui a porté sur 10.000 personnes interrogées entre mai 2013 et janvier 2014. Parmi elles, près de 6 000 avaient au moins un enfant de 1 à 16 ans, 42,4 % ont déclaré que tous leurs fils et filles étaient vaccinés contre l'hépatite B, 31,3 % qu'au moins l'un d'entre eux n'était pas couvert. Les autres n'étaient pas certains de l'immunisation de tous leurs enfants. Trois profils de parents réfractaires Les auteurs ont défini trois profils de parents aux enfants non protégés contre le VHB. Dans près de la moitié des cas, il s'agit de personnes méfiantes vis-à-vis de la vaccination. «Elles n'auraient pas accepté de faire vacciner leur enfant si on le leur avait proposé le jour même de l'enquête et n'avaient pas l'intention de le faire dans les trois mois. Mais elles n'étaient pas formellement opposées à la vaccination». Ce groupe rassemble plutôt des catégories socioprofessionnelles supérieures, aux revenus élevés, qui se déclarent favorables à certaines vaccinations et défavorables à d'autres. Le deuxième profil en termes de fréquence (36 %) est composé d'individus opposés à la vaccination contre l'hépatite B. Aucune de ces personnes n'avait l'intention de faire vacciner ses enfants dans les trois mois et plus des trois quarts pensaient que leur progéniture ne pourrait pas attraper l'hépatite B si elle n'était pas vaccinée. Il s'agit surtout de femmes et de personnes de 35 ans et plus. Enfin, le profil le moins représenté est composé de personnes «compliantes», qui auraient accepté (dans 89 % des cas) de faire vacciner leurs enfants si on le leur avait proposé au moment de l'enquête. Un peu plus d'un tiers d'entre elles disent avoir l'intention de le faire dans les trois mois. Ce sont en majorité des hommes, plus jeunes, souvent employés et ouvriers, habitant dans des villes de plus de 100 000 habitants. Les cibles les plus faciles à convaincre sont maintenant identifiées. Reste désormais à trouver le meilleur moyen pour y parvenir...