Le Fonds emploi, un véritable mécanisme d'appui et d'accompagnement Le marché du travail n'est plus comme il était. Son recul face à l'évolution des besoins économiques a laissé le flux des demandeurs d'emploi s'accroître de plus en plus. Et l'écart n'a cessé de se creuser, au fil du temps, jusqu'au point de non-retour. Cette inadéquation offre-demande n'est que la résultante d'un système éducatif mis à mal, d'une université sédentaire et immuable, mais aussi d'une entreprise qui s'abstient de s'impliquer dans l'effort de formation et de recrutement. Le monde a changé et les profils professionnels aussi. Et pourtant, les vents de la révolution n'ont pas pu, jusqu'alors, pallier le cumul d'un chômage phénoménal dont le taux réel avoisine 16% à l'échelle nationale. Initiative allemande Et compte tenu du nombre accru des demandeurs additionnels d'emploi, sortis chaque année de nos universités, il faudrait tenter toutes les pistes innovatrices, susceptibles de répondre aux attentes des jeunes et des régions. En guise d'appui à la jeunesse tunisienne, dépositaire de l'avenir du pays, l'Allemagne, ami séculaire et un de nos importants partenaires économiques, n'a pas fini de tendre la main. Ses investissements sous nos cieux témoignent d'un apport considérable fort apprécié, notamment au niveau de l'amélioration de l'employabilité des nos jeunes. Et ce n'est pas tout. Un fonds emploi, ainsi dénommé, vient encore justifier une telle détermination à promouvoir l'emploi et soutenir le développement régional. Mis en œuvre par l'agence de coopération allemande (GIZ), mandatée par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), ce nouveau fonds est en train de mobiliser un dispositif de solutions intégrées, sous-tendant, en particulier, l'installation à son propre compte et la promotion de l'esprit d'entrepreneuriat et de motivation. Depuis, des projets ont été lancés conjointement avec les acteurs du secteur privé et de la société civile. Une attention toute particulière est accordée aux régions défavorisées. Ainsi, ce fonds intervient en fonction des quatre approches fondamentales. Tout d'abord, l'amélioration de la formation continue. Puis, l'adéquation entre les exigences des entreprises, à travers les nombreux postes à pourvoir, et les profils des postulants. Cette adéquation s'opère au moyen de la professionnalisation du placement et la gestion du personnel. L'amélioration de l'attractivité des métiers qui disposent d'un grand potentiel pour l'emploi et le soutien à la création d'entreprises en sont les autres approches. Une vingtaine de projets sont, déjà, sélectionnés. Perspectives professionnelles Les résultats préliminaires sont probants. En fait, près de 200 jeunes tunisiens ont eu la chance d'intégrer la vie active. Des entreprises bénéficiaires de l'assistance du fonds ont ouvert ainsi des centres de formation dans leurs spécialités. Il s'agit, plutôt, de centres pratiques destinés à former selon les besoins ressentis ici et ailleurs. L'approche mise sur le caractère exemplaire des projets et sur leurs résultats escomptés. Il est prévu un «restaurant d'application» à vision touristique innovante à Djerba, cela permet aux stagiaires de s'exercer en situation réelle et d'expérimenter les compétences acquises en matière de cuisine et de services. Les premiers candidats ont déjà réussi. Autre exemple et non des moindres : un centre de formation en matière de textile, doté des moyens matériels, humains et pédagogiques, a été mis en place, avec le concours de l'entreprise «Sartex». De nouvelles perspectives professionnelles s'ouvrent devant plus de 300 jeunes, hommes et femmes à parts égales, avec en poche un contrat de travail. Cela démontre parfaitement que l'équation formation-emploi peut être garantie quand les attributs de la réussite sont garantis.