Après un arrêt de quatre ans, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a repris le transport ferroviaire et routier du phosphate en partance de la délégation d'Om Larayès vers ses clients à Sfax et Skhira, a constaté la correspondante de l'agence TAP dans la région. Le chargement du phosphate commercial depuis Om Larayès, l'extraction du phosphate brut des mines de Kef Eddour El Gharbi et des nappes du nord, situées dans cette délégation du gouvernorat de Gafsa, ainsi que la production de phosphate commercial dans l'unité de production dans la ville de Om Larayès ont été, en effet, interrompus pendant quatre ans, à cause des revendications sociales et des sit-in des demandeurs d'emploi. Ces agitations sociales ont fait que tout au long de l'année 2014, la production du phosphate commercial à Om Larayès n'a pas dépassé les 94 mille tonnes contre une moyenne d'un million de tonnes durant les années précédant 2011. Le directeur général de la production à la CPG Gafsa, Miladi Bouzidi, a déclaré, hier, à l'agence TAP que «l'activité des unités d'extraction de phosphate à Om Larayès et auparavant à Redayef ont repris dans toutes les usines et entreprises de phosphate relevant de la CPG dans les villes minières (Redayef, Om Larayès, Metlaoui et Medhilla). Déficit en eau La reprise est marquée par un rythme varié sans toutefois atteindre la normale surtout à Om Larayès et Redayef, a fait savoir le responsable de la CPG. Il a noté, dans ce contexte, des questions relatives à l'incapacité de la Société de transport des produits miniers (Stpm) à acheminer toutes les quantités extraites de phosphate vers les chaînes de lavage, en plus du manque d'eaux industrielles à Om Larayès et Redayef. Bouzidi a relevé le grand déficit en eau potable à Redayef, ce qui a conduit à consacrer 70% des eaux, initialement utilisées dans le lavage du phosphate à la satisfaction des besoins des habitants en eau potable, afin de soutenir les efforts de la Sonede (Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux). La poursuite de prospection du phosphate commercial disponible dans les délégations de Om Larayès et Redayef, avec des quantités estimées à deux millions de tonnes, permettra au GCT (Groupe chimique tunisien), client principal de la CPG, d'avoir un excédent de phosphate commercial humide et sec utile à la production des engrais chimiques. Deux trains par jour Selon le directeur régional de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft) dans la région du Sud-Ouest, Al Wardi Mnassri, «depuis la reprise du transport du phosphate de Om Larayès et Redayef, près de 3 mille tonnes de phosphate commercial sont acheminées quotidiennement à bord de deux trains, en partance de Redayef et Om Larayès vers les usines du GCT à Sfax et à Skhira. Bien que les villes minières connaissent, depuis quelques semaines, une reprise progressive de l'extraction et production de phosphate, cela ne permettra pas à la CPG d'atteindre l'objectif tracé pour 2015, soit une production de 6 millions de tonnes de phosphate commercial, selon Bouzidi. La CPG ambitionne actuellement de réaliser une production mensuelle de 500 mille tonnes de phosphate commercial pour le restant de l'année, a-t-il ajouté, affirmant que la compagnie table, d'ici la fin de l'année 2015, sur une production de 3.5 millions tonnes de phosphate commercial. En raison des sit-in des demandeurs d'emploi, depuis début 2011, la CPG a connu une baisse remarquable du volume de production de phosphate commercial qui n'a pas dépassé durant les 4 dernières années les 111 millions de tonnes contre 8,2 millions de tonnes durant la seule année 2010.