Dès aujourd'hui et jusqu'au 12 août, cinquante artistes plasticiens tunisiens et étrangers investiront les hauteurs de Sidi Bou Saïd. Une nouvelle plateforme artistique est née : Al Maken (In situ) ls sont peintres, sculpteurs, vidéastes, performeurs, tagueurs, calligraphes, photographes, designers culinaires, poètes, danseurs et musiciens. Ils viennent des quatre coins du monde. Des Iles Maurice, d'Allemagne, de Bosnie-Herzégovine, de Taiwan, d'Iran, d'Iraq, de Bahreïn, de France, d'Egypte, d'Espagne, de Palestine, de Libye, du Soudan, de Jordanie, des Emirats Arabes Unis, d'Algérie, de Turquie...Leur nombre ? Cinquante créateurs en tout, entre Tunisiens et étrangers, qui seront réunis autour d'une manifestation née de la passion d'un groupe d'artistes et d'agitateurs culturels : Faouzia Sahly, Mahmoud Chalbi, Amor Guedamsi, Nejette Guerissi. Al Maken (la place en arabe) est une rencontre culturelle internationale qui s'ouvre aujourd'hui à Sidi Bou Saïd et se poursuivra jusqu'au 12 août. Elle rassemblera des artistes célébrant, dans un contexte international pourtant tendu par la méfiance réciproque suite à la recrudescence du terrorisme jihadiste, le «vivre-ensemble» dans un village « mythique et mystique » dédié pendant une semaine à la création plastique sous toutes ses coutures. «Cette première rencontre In situ, organisée spontanément en un temps record malgré les nuages de la folie meurtrière qui sont passés sur la Tunisie, est l' occasion de rappeler à ceux épris de paix et de tolérance que la Tunisie restera à jamais une terre d'accueil et d'hospitalité, ouverte sur toutes les cultures et les croyances », écrit Faouzia Sahly, présidente d'Al Maken dans la brochure de la manifestation.Les artistes seront hébergés dans un même lieu : l'Institut des Hautes Etudes Touristiques de Sidi Dhrif. Un atelier central équipé de matériel sera mis à leur disposition, avec la possibilité de s'ouvrir sur les rues environnantes. Le street-art sera à l'honneur sur les hauteurs du village. «L'art doit être un élément essentiel, fondateur et fédérateur de la rue dans son quotidien, le plus social, le plus banal !», s'exclame Mahmoud Chalbi, le directeur exécutif d'Al Maken. Le 12 août, une grande exposition des œuvres réalisées in situ dépassera les cimaises de la galerie Hédi Turki pour se poursuivre dans un circuit de découvertes à ciel ouvert. Al Maken sera enrichi par des animations artistiques spontanées en synergie avec d'autres arts : danse, poésie, musique, arts visuels...et des rencontres quotidiennes entre les artistes et le public. Cette plateforme de création à ciel ouvert promet de voyager d'un site à l'autre de la Tunisie chaque année. Fera-t-elle oublier le traumatisme qu'a représenté pour les artistes tunisiens la disparition dans des conditions dramatiques en 2012 d'une autre manifestation d'art contemporain, le Printemps des arts d'El Abdelliya ? Bon vent à Al Maken !