Quand bien même appartiendraient-ils à la Coupe de Tunisie édition 2014-2015 et devraient-ils normalement relever aujourd'hui de la petite histoire, les huitièmes de finale surviennent trop tôt en lever de rideau de la saison et en pleines chaleurs tropicales d'«Aoussou». C'est comme si on bradait une épreuve qui n'a pas son pareil en termes de suspense, d'autant plus que la règle sacro-sainte de l'égalité des chances souffre quelque part d'un degré de forme et de compétitivité inégale. Un simple exemple : le great event de Sousse, Etoile-Club Africain, oppose un ensemble qui n'a pas arrêté de se produire en coupe de la CAF tout au long de cette intersaison à un autre encore en rodage et auquel manque cruellement le rythme de la compétition. Idem pour l'autre finale avant terme, Club Sfaxien-CA Bizertin, où les «Noir et Blanc» peuvent s'appuyer sur l'acquis non négligeable de trois rudes batailles auxquelles ils furent astreints sur la scène continentale. Programmé en milieu de saison comme le veut la coutume, ce tour de coupe aurait naturellement gommé ces disparités encore plus prononcées, dans le cas de deux clubs qui viennent tout juste d'inaugurer la préparation de la nouvelle saison. Et qui, en bonne logique, mais aussi la mort dans l'âme, ont préféré se retirer plutôt que de s'exposer aux risques de graves blessures ou encore au ridicule de lourdes défaites. L'Avenir de Gabès et l'Avenir de Kasserine préfèrent de la sorte renoncer à tout avenir et à toute ambition en coupe. Ce qui n'est guère pour déplaire à leurs adversaires, le voisin du Stade Gabésien et l'Espérance de Zarzis. De l'inédit Deux clubs qui se retirent en huitièmes : le fait est inédit et en dit long sur les gros embarras où cette programmation abracadabrante met les clubs les moins nantis. Exit le derby de Gabès, reste celui des banlieues qui sera placé sous le signe de l'équilibre tant le CSHL et l'ASM paraissent se tenir dans un mouchoir de poche. Soit à l'opposé de la sortie de l'Espérance de Tunis à La Soukra où cela a tous les airs de l'inégale explication entre le pot de fer et le pot de terre. Mais comme un tour de coupe ne peut pas en être réellement un sans qu'au moins un club divisionnaire n'y soit invité, eh bien, ils seront deux cette fois-ci, Kalaâ Sport et l'Association de Djerba qui vont trancher une affaire de suprématie entre divisionnaires. Le supplice auquel on astreint les survivants de dame coupe n'a pas de nom. Voudrait-on les faire cuire sous le feu d'un soleil de plomb qu'on ne s'y serait pas pris autrement. Faire jouer les rencontres à 16h00, la performance mérite d'être signalée. Bravo !