Les députés ont critiqué hier au cours de la séance plénière consacrée à l'examen du projet de la loi des finances complémentaires (LFC) pour l'exercice 2015, soulignant que ce projet ne répond pas aux aspirations du peuple tunisien. Les députés se sont dits insatisfaits des mesures adoptées dans le cadre de ce projet qui a distingué des secteurs par rapport à d'autres lesquels sont en difficulté, tel que le secteur agricole. La plupart des députés ont salué les crédits additionnels estimés à 306 MD venus s'ajouter aux budgets des départements de la sécurité, la défense et la douane en vue de lutter contre le terrorisme. Ils ont souligné que le projet de la LFC ne comporte pas des refontes structurelles et fiscales, ou d'autres destinées à la lutte contre la contrebande, l'économie parallèle et l'allègement des charges des salariés. Les députés ont critiqué l'absence d'un cadre participatif pour l'élaboration du projet de la LFC, notamment la non-consultation de l'Ugtt (Union générale des travailleurs tunisiens) et le CNF (Conseil national de la fiscalité). Ils ont fait remarquer que la version actuelle n'a pas prévu des mesures visant l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen. Pas de vision claire Des intervenants ont avancé que le budget complémentaire a été réalisé sous la pression de la situation conjoncturelle et ne reflète pas les difficultés économiques du pays mais prévoit des solutions de rafistolage. Ce budget, ont-ils dit, ne dispose pas d'une vision claire et ne reflète pas un programme économique d'un gouvernement stable. Des députés ont relevé que le projet de la LFC ne prévoit pas de mesures au profit des catégories démunies. Ils ont appelé à adopter des mesures audacieuses afin de lutter contre la contrebande et réformer la douane. D'autres députés de différents groupes ont recommandé l'accélération de l'organisation d'un débat économique national, la mise en place d'un climat propice à l'investissement privé et la création d'entreprises, appelant à s'éloigner des tiraillements politiques qui ont paralysé le pays. Ils ont proposé d'introduire l'impôt sur la fortune (IF) vu que plusieurs Tunisiens appartiennent à la classe aisée. A noter que plusieurs députés ont critiqué le temps restreint consacré à l'examen du projet de la LFC. Des députés de Nida Tounès ont apprécié les orientations et mesures adoptées par la LFC, notamment celles au profit du secteur du tourisme.