Les personnes âgées sont des électeurs assidus, mais l'acte électoral devient plus compliqué à accomplir. Certains électeurs âgés de plus de 70 ans savaient bien le nom de la liste à élire, mais pas son numéro Une affluence mitigée après l'ouverture des bureaux de vote au Kram, la Goulette et Carthage. Quelques dépassements ont été enregistrés durant ces législatives comme certaines tentatives d'influencer les électeurs. Mais c'est surtout ces personnes âgées sans soutien qui ne peuvent accomplir leur devoir électoral qui est préoccupant lors de ce scrutin qui a vu le nombre des observateurs baisser et des listes augmenter. 56 listes qui étaient en lice pour 8 sièges au Parlement. 24 listes partisanes, 16 de coalition et 19 indépendantes ont donné du fil à retordre à des électeurs qui ne se bousculaient pas devant les bureaux de vote. Les jeunes, comme de coutume, étaient aux abonnés absents. Comment y voir clair dans le flou électoral ? Il est dix heures du matin au bureau de l'école primaire Farhat-Hached. Khaled, pharmacien, la cinquantaine ne cache pas son embarras. Et pour cause: ce grand nombre de listes indépendantes qui complique la donne en matière de choix électoral. «Les candidats des partis politiques font l'objet d'un large discrédit suite au bilan catastrophique réalisé durant ce dernier quinquennat: augmentation du chômage, détérioration du pouvoir d'achat, insécurité et j'en passe», regrette-t-il. Aux bureaux de Khereddine comme à La Goulette et au Kram et Carthage, les gens ne se bousculaient pas pour aller voter. Une faible affluence qui marque le désenchantement, le manque de confiance à l'égard des candidats, nous confiera une dame qui vient d'accomplir son devoir électoral. «Je viens de voter non pas pour la meilleure liste car il n'y en a pas mais j'ai opté pour un vote utile», nous fait-elle comprendre. Seuls les fidèles électeurs issus des partis politiques ne pouvaient manquer ce grand rendez-vous électoral. Ils sont plutôt guidés par des convictions politiques et ne peuvent regarder au-delà de l'espace partisan. «Malgré certaines bourdes commises par nos dirigeants durant la campagne, on ne pourra que s'appliquer dans ces moments où l'enjeu électoral est de taille», nous déclare, Zied, membre d'un parti politique devant le bureau de vote situé à l'avenue Habib Bourguiba, Kram-Est. Sur la rive ouest du Kram, plus précisément à l'école Farhat-Hached, le président de ce bureau nous fait savoir qu'il y a eu des tentatives d'influencer les électeurs, surtout à l'extérieur des locaux de vote. Les unités sécuritaires ont été informées de ces dépassements, a-t-il ajouté. Une septuagénaire interdite de vote ! Une septuagénaire accompagnée de sa fille a été interdite de vote par le président de ce même bureau, ce qui a créé la confusion pour un moment et mis en colère d'autres électeurs et même l'un des observateurs présents, d'autant plus qu'un cas similaire a été traité d'une manière différente. Au début, le président du bureau refusa net à la vieille dame en question de voter, puis il changea d'avis sur insistance de sa fille et en raison de la pression exercée par les présents qui n'ont pas manqué de lui rappeler qu'il avait permis un cas pareil pour une autre dame âgée qui était dans l'incapacité d'accomplir le vote toute seule. Le vote accompli, on a cru que tout était rentré dans l'ordre, sauf que le chef de bureau se rétracta de nouveau et décida de retirer à la vieille dame le bulletin de vote, mettant en colère sa fille qui a crié au scandale et même à une tentative de faire obstacle à l'un des partis politiques donné favoris par les sondages. La raison évoquée par le président du bureau de vote que certains accusent déjà d'impartialité est cette tentative d'influencer le choix de la vieille femme par une autre dame qui se trouvait devant le bureau du vote. Frustrée et sous le choc, la septuagénaire a quitté les lieux en marmonnant. Elle s'approche de nous, et insiste pour qu'on relève son identité et évoque son cas. Les personnes âgées sont des électeurs assidus, mais l'acte électoral devient plus compliqué à accomplir. Certains électeurs âgés de plus de 70 ans, savaient bien le nom de la liste à élire mais pas son numéro. «C'est quel numéro la liste de tel parti ? », demande un vieil homme une fois à l'intérieur du bureau de vote au lycée 2-mars, La Goulette. Personne ne répondra à sa question par respect aux règlements garantissant l'intégrité de l'opération électorale. Il finira par se débrouiller tout seul. Il avait plus de chance que la vieille dame qui a dû amèrement quitter les lieux sans pouvoir voter. L'autre problème qui s'est posé dans certains bureaux de vote, ce sont ces présidents de bureau connus par leur appartenance à certains partis politiques et qui ne peuvent donc accomplir leur tâche dans le respect total de l'intégrité des élections. On ne sait pas comment ça fonctionne à l'Isie.