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La Tunisie doit faire appel à toutes ses compétences
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 08 - 2015


Par Abou KHALIL*
La révolution tunisienne a presque cinq ans et notre pays n'est pas encore sorti de l'auberge, comme on dit. Ceci était dur à supporter par le citoyen durant toute cette longue période. Celui-ci s'attendait à une rapide amélioration de sa situation socioéconomique, dans beaucoup de domaines, et essentiellement ceux du coût du couffin de la ménagère et du chômage. Il est aussi très déçu pour de très nombreuses raisons : En effet, notre pays a vécu la période transitoire qui a été non seulement longue parce que constituants et gouvernants ont tout fait pour la rallonger dans le but de profiter, au maximum, de ces positions confortables qui leur furent conférées par les résultats des élections de l'Assemblée nationale constituante et de garantir, ainsi, un bon petit pécule pour la retraite, mais encore non productive au point de vue économique, social et surtout sécuritaire. Une assemblée élue pour préparer une Constitution, œuvre qui aurait pu être terminée en six mois au maximum, décida de prolonger cette période pour ne finir sa mission qu'après trois longues années. Le pouvoir exécutif post-révolution a été assumé par des partis politiques dont les responsables et l'élite n'avaient aucune expérience ni de l'administration, ni de la gestion, ni des affaires de l'Etat et c'est pourquoi ils n'ont pas réussi à conduire les différents gouvernements qu'ils ont formés pour atteindre et réaliser les objectifs de la révolution. Les résultats de leur gouvernance ont été catastrophiques à plus d'un titre :
1- D'abord, et avant eux, le premier gouvernement post-révolution a, au lendemain du départ du président de la République, le 14 janvier, pris une décision aussi inconvenante qu'épouvantable, celle de l'amnistie générale qui engloba presque toutes les catégories d'incarcérés (prisonniers politiques, ceux du droit commun et surtout des criminels dont les mains étaient encore entachées du sang de leurs victimes, les agents de la Force publique qu'ils ont lâchement tués, quelques années plus tôt, et qui, libérés, avaient aussitôt pris le chemin de Chaâmbi). Cette mesure eut des conséquences incalculables pour le pays et a été la pire décision qu'un responsable de ce niveau puisse prendre, dans pareille circonstance. Il est normal qu'à la suite du changement d'un régime ou de l'élection d'un nouveau président de la République qu'une amnistie soit prise mais elle ne devrait pas inclure de pareils criminels.
2- Le laxisme et l'indifférence dans le traitement des premières manifestations d'Ansar Echaria, et de ‘‘l'activité sportive'' des jeunes qui s'entraînaient dans ‘‘les montagnes'' pour éliminer ‘‘le cholestérol'', les prémices de ces hors-la-loi devenus très rapidement des terroristes et qui n'ont pas mis beaucoup de temps pour être classés, au niveau international, comme ‘‘organisation terroriste''.
3- L'esprit revanchard de certaines personnes qui, bien que n'ayant pas été trop malmenées par le régime de Ben Ali, n'ont pas hésité à conseiller au Premier ministre de l'intérieur post-révolution, honorable juge qui n'a jamais touché de loin ou de près à la politique, de dissoudre le RCD, ‘‘le petit-fils'' du Néo-Destour qui combattit le colonialisme et réussit l'indépendance du pays. Ce ministre, impatient d'attendre la décision du juge et d'un trait de plume, prit la décision de faire disparaître ce parti et plus, grave encore, il en fit de même pour la direction de la sûreté de l'Etat, cet organisme essentiel et indispensable à la survie d'un Etat, de tout Etat, et n'hésita pas à mettre à la retraite son personnel, assumant ainsi la responsabilité d'éliminer ainsi un corps capital dans le domaine des renseignements stratégiques du pays et nous obligeant à en payer, depuis au moins trois ans et à ce jour, le prix fort.
4- Le mauvais calcul des premiers gouvernants qui ont laissé des jeunes surexcités faire ‘‘dégager'' les gouverneurs de certaines régions, les symboles de l'Etat par excellence, des PDG et d'autres responsables nationaux et régionaux, donnant ainsi, à tout le pays, l'exemple de la gabegie, de la pagaille et du désordre. Il aurait été très facile d'interdire, dès le départ, pareil comportement, en utilisant la force publique ou plutôt en faisant une démonstration de la force publique. De la sorte, l'ordre aurait été rétabli et la discipline aurait prévalu et on aurait évité à notre pays ce spectacle désolant, affligeant et désespérant de pays sous-développé et nous éludant, par-là même, de salir notre belle révolution. Les divers gouvernants ont laissé faire dans un but populiste et électoraliste qui ne leur a pas donné les résultats escomptés mais qui a fait du tort au pays.
5- Il en fut de même pour l'unique ressource minérale du pays qui participait, chaque année, par le versement au budget de cinq mille milliards, soit le quart du budget de l'Etat dont les ressources financières sont déjà limitées. En effet, quelques dizaines de concitoyens demandeurs d'emploi bloquaient les sites de production de phosphates, organisaient des sit-in et empêchaient l'acheminement de ce produit, par train ou par camion, aux usines de transformation. Bien que leurs demandes soient légitimes, l'intérêt du pays doit prévaloir et doit passer avant celui des personnes ou des régions, et le laxisme des gouvernants et des autorités régionales eut des conséquences catastrophiques pour le pays, puisque cette situation dura de nombreuses années, et quatre ans pour le site d'Om Laârayès et dont les ont été incalculables: perte de nos clients traditionnels, arrêt de la production et de la transformation des phosphates et obligation d'aller, chaque année, quémander des prêts pour boucler le budget de l'Etat. Bravo tout le monde : pouvoirs publics, autorités régionales, associations de la société civile ainsi que les syndicats.
6- Tout le monde ou presque a participé à l'affaiblissement de l'Etat, à l'appauvrissement du pays et à l'accroissement du chômage :
6-1 : rares sont les corps sociaux qui n'ont pas fait grève ou qui n'ont pas menacé de le faire si leurs revendications salariales n'étaient pas satisfaites, et tous les corps ont agi comme si le pays n'a connu ni révolution, ni transformation totale de ses composantes, ni difficultés, ni problèmes.
6-2 : les centrales syndicales et en particulier la doyenne, l'historique, celle du Grand Hached, n'ont pas été au rendez-vous de l'Histoire et à la hauteur de l'évènement qui eut lieu en Tunisie, la première révolution arabe qui est en voie de réussir en prenant la décision courageuse de reporter toutes les grèves pour plus tard pour convaincre les investisseurs indécis et attentifs en vue de les attirer pour participer ainsi à la création de la richesse et de l'emploi, l'une des causes de la révolution. Au contraire, par leurs revendications salariales exagérées, par le rendement des personnels qui a baissé, par leur mauvais calcul et leur égoïsme, et au lieu d'attirer les investisseurs, ils ont, au contraire, encouragé nombreux chefs de projet, étrangers comme tunisiens, de délocaliser et de partir ailleurs. Bravo, messieurs, pour votre totale mobilisation pour l'intérêt du pays. Toutes les centrales syndicales doivent avoir sur leur conscience le désistement de P.S.A.Peugeot-Citroën qui, au lendemain de la révolution, devrait s'implanter en Tunisie et a, bel et bien, fait part de son intention. Mais parce que nous croyons être plus intelligents que les autres, parce que nos responsables syndicaux estiment que les investisseurs doivent courir après nous et nous prier pour qu'on les accepte, parce que les gouvernants de cette période, manquant d'imagination et totalement inexpérimentés, n'ont fait aucune approche, aucun contact avec ces éventuels investisseurs pour les rassurer, les convaincre et leur proposer maintes et maintes facilités que tout investisseur est en droit d'attendre parce que la concurrence, dans ce domaine, est impitoyable. Tout le monde sait que les investisseurs cherchent les offres et les propositions les plus alléchantes et les plus rentables ; d'autre part, tout investisseur s'informe sur tout ce qui se rapporte à l'ambiance, à l'environnement, au climat social, aux encouragements consentis, à la productivité des personnels, et au niveau technique des employés. Rien de tout cela n'était pris en compte chez nous et l'on s'est suffi de proclamer, à tous ceux qui veulent l'entendre, que nous sommes les initiateurs du Printemps arabe comme si cela est suffisant pour convaincre les investisseurs indécis. En ayant négligé d'avoir l'intelligence d'intéresser cet investisseur, PSA Peugeot-Citroen, et du fait de l'incompétence des gouvernants qui n'ont pas été capables de convaincre les syndicats de se prononcer pour une trêve sociale de quelques années, nous avons perdu cette opportunité unique, représentant plusieurs dizaines de milliers d'emplois directs et autant d'emplois indirects. Mabrouk à nos frères marocains.... Et dire que le Tunisien se croit superintelligent !
7- L'autorisation de création de syndicats chez les unités en armes (police- garde nationale et douanes) a été une très grave erreur. Nous croyant plus clairvoyants que les autres, pays européens et USA compris malgré leur très ancienne démocratie, nous nous sommes, ainsi, mis dans de mauvais draps parce que ces syndicats ont profité de l'inexpérience des ministres de l'Intérieur qui se sont succédé pour leur faire avaler toutes sortes de couleuvres. En effet, l'avant-dernier ministre a pris, suite à l'insistance des syndicats, une mesure exceptionnelle et unique dans les annales, mesure qui n'a même pas été utilisée par les républiques bananières, mesure représentée par un avancement automatique et systématique de deux et de trois grades à la fois, et touchant toutes les catégories du personnel, ce qui fait que les officiers de ces corps qui ont suivi la formation de l'Académie militaire et qui, normalement, doivent avoir la même évolution de carrière que leurs camarades de promotion de l'armée nationale, ont, maintenant, au minimum deux grades d'avance sur leurs camarades militaires. Comment ce ministre a été convaincu de cela ? Comment a-t-il procédé de la sorte sans en référer au chef du gouvernement ? Cela n'est même pas arrivé à l'armée du Négus ! Comment un ministre, non politique de surcroît, peut prendre des décisions aussi importantes, aussi graves, et non conformes aux règles du statut particulier et engageant ainsi l'avenir et le devenir de ce corps?
8- De tout temps, la Tunisie s'est distinguée par sa brillante administration dont les qualités sont reconnues au-delà de nos frontières. D'ailleurs, tous les Tunisiens l'ont bien remarqué au lendemain de la révolution lorsque le pays qui, sous le choc de ce qui s'est passé et de ce qui est arrivé en Tunisie, gouvernement compris, s'est laissé diriger par ces grands Commis qui ont tenu le gouvernail du bateau et l'ont mené à bon port à tel point que nous n'avons manqué de rien et que tous les services ont fonctionné normalement, et tous les besoins de la population ont été satisfaits malgré l'absence d'un gouvernement actif (salaires et pensions payés- supermarchés approvisionnés — eau et électricité fonctionnaient normalement — etc.).
Cette situation dura quelques mois jusqu'au moment où ces grands commis de l'Etat ont été remerciés et remplacés par des militants appartenant à un parti politique arrivé au pouvoir et qui se disent avoir été persécutés par l'ancien régime. Pour récompenser ces militants, plusieurs milliers ont été recrutés dans les forces de sécurité intérieure et dans la fonction publique et dont la majorité n'avaient ni niveau requis, ni expérience leur permettant de remplir correctement leurs fonctions, car militantisme ne veut pas dire compétence, militantisme ne veut pas dire aptitude et militantisme ne veut pas dire aussi capacité. Ce recrutement a été doublement négatif : d'abord, l'administration qui n'avait nullement besoin d'un renfort en effectifs ne jouait plus, positivement, son rôle et ensuite les dépenses de l'Etat ont augmenté de près de cinquante pour cent alors que ses recettes n'avaient guère évolué, ce qui nous obligeait à aller quémander, chaque année, plusieurs milliers de milliards de dinars pour boucler le budget. L'erreur commise, à ce moment là, par les gouvernants, est qu'un militant, quel que soit le degré de son militantisme ne peut être forcément un bon cadre administratif ou un responsable politique national. Cette erreur fera évoluer, négativement, le pays dans de nombreux domaines.
Y a-t-il besoin de rappeler qu'à l'indépendance, le grandissime Bourguiba a récompensé tous ceux qui ont pris les armes contre le colonialisme en leur accordant une pension mensuelle de 75 dinars et qui, quelques années plus tard, a été portée à 150 dinars ; quant aux fonctionnaires qui ont été emprisonnés par les autorités coloniales pour activités politiques, ils ont bénéficié, dans le décompte du déroulement de leur carrière, d'autant d'années d'ancienneté que d'années passées en prison, en déportation ou en exil et ceux-ci et ceux-là ont été décorés de l'ordre de l'Indépendance. Il n'y a eu ni dédommagement faramineux, ni partage de ‘‘ghanima'' fabuleuse. C'est là où réside la différence entre les leaders et c'est pour cela que l'un sera immortel et que l'autre sera rapidement oublié par l'Histoire.
Enfin, lorsqu'on assiste, grâce à la magie de la télévision, à l'inauguration du deuxième *exemplaire* du canal de Suez, réalisé en seulement une année, au lieu de trois, par les... Pharaons des temps modernes, et dans un pays qui a connu, au moins autant de troubles que nous, l'on se rend compte des points de différence entre eux et nous :
1- Les Egyptiens ont, en même temps que nous, fait leur révolution et la liberté d'expression et la démocratie semblent être, bel et bien, acquises, admises et en usage chez eux;
2- Beaucoup de palabres chez nous et beaucoup d'actions positives chez eux, parce qu'il y a, en Egypte, un pouvoir fort et un président de la République, charismatique, élu par le peuple, qui prédomine et c'est ce qui convient à notre culture et à nos traditions arabo-musulmanes ; le régime tricéphale diluant la responsabilité entre trois chefs semble être inopportun à nos sociétés;
3- Bien qu'ils ont, comme nous, le problème du terrorisme sur les bras, leurs députés ne passent pas des heures et des heures à vérifier si tel ou tel policier a donné une bonne gifle à un prévenu, supposé terroriste et cette question n'est pas relayée, durant plusieurs jours, par tous les médias ( journaux- radios et télés) comme si le problème est capital pour la sécurité du pays et que l'on veuille démontrer au monde entier notre respect absolu des règles des droits de l'Homme, oubliant ce qu'a dit, aux journalistes, le Premier ministre britannique, M. David Cameron, lorsque deux agents de la police ont été tués dans un attentat. Ce Premier ministre d'une démocratie de plusieurs siècles et qui gouverne seul le royaume avait dit et l'on n'a pas crié au scandale : *dans pareille situation, je m'en fous des droits de l'Homme*. Alors, honorables députés, occupez-vous de l'essentiel et laissez le superflus et les détails aux autres. Pourquoi vous n'avez jamais relevé la question du désistement des jeunes Tunisiens quant au service national? Notre pays est en guerre et les forces armées qui sont en situation opérationnelle depuis près de cinq ans, situation unique dans les annales, ont grand besoin de renfort pour venir à bout du terrorisme. Pourquoi personne, parmi vous, n'a soulevé cette question? Vous aussi, vous pensez, déjà, aux prochaines élections? et pourtant vous affirmez, à longueur de journée... aimer la Tunisie mais... qui donc va la défendre dans ces conditions?
4- L'Egypte a autant de problèmes que nous et peut-être plus, mais elle s'occupe de son développement. Pourquoi nous, nous n'y arrivons pas? Peut-être que le pouvoir tricéphale est très lourd et trop lent !
Compte tenu de tout ce qui précède, et quand, seul et avec votre conscience, vous MM. les gouvernants, les députés, les chefs de partis politiques, les responsables syndicaux, est-ce que vous vous êtes posé la question suivante : qu'avons–nous, à l'exception de la Constitution du 27 janvier, de la liberté d'expression et des dernières élections, réalisé ou réussi comme projets économiques et sociaux en quatre ans et demi ? Franchement et sincèrement, pas grand-chose, n'est-ce pas! Et nous sommes contents et satisfaits !
Aussi, quand certains de nos honorables députés, se voulant des stratèges confirmés, déclarent s'opposer farouchement à l'édification de l'obstacle le long de notre frontière du sud-est, obstacle destiné à ralentir ou interdire toutes les infiltrations de terroristes, d'une part, et d'autre part, à alerter nos unités de défense en vue d'intervenir, l'on se pose un tas de questions !!!
Cependant, comment un pays, incapable de ramasser ses ordures, peut-il se développer? Un pays où des enseignants refusent de passer les examens aux enfants et menacent de compromettre la prochaine rentrée? Un pays où des agents des forces de l'ordre posent leurs conditions aux pouvoirs publics? Un pays où des grèves sont décrétées pour un oui, et pour un non? Un pays dans lequel on ne perçoit pas la présence d'un pouvoir fort? Un pays où le responsable n'ose plus réprimander ses subordonnées?
De même, sans haine, sans rancune ni esprit de revanche, ces sentiments de totale négation qui n'ont jamais encouragé les différentes factions d'un peuple, jadis opposées, de se retrouver, de se respecter et d'avancer dans l'entente et la compréhension vers le progrès et le développement, nous devons penser d'abord à sauver notre pays qui est, maintenant et malheureusement, en chute libre à plus de 200 Km à l'heure. Il est du devoir de nous tous, gouvernants, députés, responsables des partis politiques, responsables syndicaux, médias, tous les nationalistes sincères, ceux qui considèrent que leur avenir est derrière eux mais qui demeurent, leur vie durant, patriotes et nationalistes, ceux qui ont tout donné sans jamais rien demander, de nous mobiliser pour qu'on fasse appel à toutes les compétences, à tous ceux qui ont le savoir-faire, l'expérience et les connaissances, que ce soit dans le domaine politique, économique, diplomatique ou administratif et peu importe avec qui ils ont servi par le passé, pourvu qu'ils bénéficient d'une notoriété publique certaine et ont la conscience tranquille, pour accomplir un sursaut salutaire pour notre pays qui n'a pas les moyens de supporter d'autres années d'apprentissage en gouvernance. Ne cherchons surtout pas des têtes bien pleines sans expérience mais surtout des têtes assez pleines mais surtout bien faites. Bourguiba et Ben Ali ont réussi la gestion du pays parce qu'ils ont fait appel à des cadres compétents, chevronnés, expérimentés, capables, sérieux, nationalistes et patriotes. Et sachez que nombreux sont disposés, à servir, la Patrie. Ne perdons plus encore du temps et faisons appel à eux tant qu'il est encore possible de rectifier les données de navigation et mener le navire à bon port. Tout le monde y gagnera et surtout notre bon et merveilleux peuple tunisien! Que Dieu aide, appuie et sauve notre pays, la Tunisie Eternelle.
*Ancien Gouverneur


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