Invités par Béji Caïd Essebsi, président de la République, Houcine Abassi, Wided Bouchamaoui et Habib Essid ont dit tout ce qu'ils avaient sur le cœur durant près de trois heures Finalement, la rencontre au sommet entre Caïd Essebsi, Houcine Abassi, Wided Bouchamaoui, Habib Essid et Mohamed Ennaceur s'est tenue, hier, au palais de Carthage et s'est prolongée près de trois heures. Le communiqué publié, hier par la direction de l'information et de la communication à la présidence de la République s'est contenté de souligner que «le débat a été objectif et fructueux» et qu'il «s'est soldé par un accord sur la nécessité d'œuvrer en commun pour instaurer un climat positif à même de sortir le pays de sa situation actuelle». Seulement, le communiqué ne précise pas comment on va aboutir «au climat positif» qui pourrait résoudre la tension marquant les rapports qu'entretient actuellement le gouvernement Essid avec l'Ugtt, plus particulièrement avec les syndicats généraux de l'enseignement de base et aussi avec le syndicat général de la santé. Le même communiqué laisse les observateurs sur leur faim quant aux négociations salariales entre l'Ugtt et l'Utica pour ce qui est des salariés dans le secteur privé. Le communiqué du palais de Carthage étant avare en détails et les responsables du service de l'information et de la communication présidentielles ne répondant pas au téléphone, il était normal qu'on cherche auprès des syndicalistes pour savoir quelles sont les décisions qui ont été prises au cours du sommet de mardi. Du côté des syndicalistes, le mot d'ordre général est le suivant : «Demain, le bureau exécutif tient une réunion au cours de laquelle le secrétaire général, Houcine Abassi, révèlera les accords convenus avec le gouvernement et l'Utica». Et la source syndicale qui révèle à La presse cette information ajoute : «La première impression que nous avons de la rencontre, comme l'a précisé Houcine Abassi, est que le débat a été positif et qu'il existe de sérieuses chances pour que l'on parvienne aux solutions que tout le monde attend». Notre source fait remarquer : «Il est urgent que l'on retourne à la table des négociations pour assurer les meilleures conditions à la rentrée scolaire 2015-2016 et pour envoyer des signaux rassurants aux parents d'élèves. Idem pour les négociations dans le secteur privé : il faut bien que l'Utica réponde à nos demandes appelant à l'ouverture de ces négociations le plus tôt possible». La surenchère ne mènera à rien Comment les observateurs de la société civile réagissent-ils au sommet du Palais de Carthage ? «A la lecture du communiqué présidentiel, l'on sent qu'il existe une volonté partagée de dépasser la crise actuelle et qu'il est temps que les déclarations des uns et des autres cessent. Je pense qu'on est arrivé à la conviction que la surenchère ne mènera à rien sinon à menacer sérieusement la rentrée scolaire. Maintenant il faut que cette volonté de sortir de la crise soit traduite en actes concrets. Le sommet d'aujourd'hui (hier) doit être suivie de rencontres intensives entre les différentes parties prenantes. Et ces rencontres doivent aboutir à des accords à annoncer le plus tôt possible. Quant aux syndicalistes de l'enseignement de base et du secondaire, ils doivent reconnaître qu'ils ont commis beaucoup d'erreurs qui ont entamé l'image et la crédibilation de leurs syndicats auprès de l'opinion publique, plus particulièrement auprès des parents qui n'admettent pas que leurs enfants soient pris en otage par quiconque», commente Abderrazak Hammami, ancien enseignant syndicaliste et actuellement S.G du Parti du travail patriotique démocratique.