Le secteur du tourisme emploie près de 400.000 personnes Slim Chaker, ministre des Finances avait annoncé, lors de la dernière conférence de presse qui s'est tenue sur le projet de loi complémentaire, que le secteur du tourisme a enregistré un recul de 57% par rapport à l'année dernière suite aux évènements du Bardo et de Sousse. Radhouane Ben Salah, président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, a souligné, de son côté, qu'après une légère reprise, le nombre des touristes étrangers a chuté de 73% par rapport à l'année dernière. Les vacanciers étrangers ont quitté précipitamment la Tunisie et les réservations ont été annulées en masse. Face au recul des nuitées et des réservations, et à la baisse des recettes en devises, les hôteliers ont lancé un cri d'alarme, appelant le gouvernement à prendre des mesures urgentes afin de sauver le secteur du tourisme. Mais toujours rien de concret . A la fin du mois dernier, la ministre du Tourisme Mme Selma Eloumi Rekik, des représentants de l'Ugtt, du ministère des Affaires sociales et le président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie se sont réunis pour discuter de la crise du secteur et du sort des employés qui travaillent dans les établissements hôteliers. L'année a très mal démarré pour les hôteliers. En effet, après une légère reprise en 2014, les nuitées ont baissé de 18% au cours des cinq premiers mois de l'année 2015, tandis que le nombre de touristes ayant prévu de passer leurs vacances en Tunisie a considérablement régressé par rapport à l'année dernière. La destination Tunisie n'est plus au goût des tours opérateurs étrangers qui préfèrent vendre à leurs clients des destinations moins risquées. L'attentat du musée du Bardo, qui a eu lieu en mois de mars dernier, et celui de Sousse, ont fini par porter le coup de grâce au tourisme tunisien déjà chancelant. Baisse des recettes et licenciement massif au programme Après une haute saison qui n'a pu être sauvée par le tourisme interne, les hôteliers, qui n'ont pas généré suffisamment de recettes au cours des trois derniers mois, n'ont pas d'autre choix que de mettre au chômage technique les milliers d'employés qui travaillent dans leurs hôtels. Or, plus de 400.000 personnes vivent du tourisme en Tunisie. Ils travaillent dans les hôtels, les agences de voyages, l'artisanat, les parcs de loisirs ou comme guides touristiques. Près de deux tiers d'entre eux risquent de se retrouver à la rue. Au cours de la dernière réunion, qui s'est tenue à l'Office du tourisme, le représentant des hôteliers a souligné que les chefs d'établissements hôteliers sont dans l'incapacité de payer les salaires de leurs employés dans les mois à venir. Les réunions se poursuivent au sein du ministère afin de réfléchir sur les moyens d'éviter que les établissements ne ferment leurs portes et que de nombreuses familles ne se retrouvent sans ressources financières. La possibilité d'envisager le départ à la retraite anticipée de plusieurs employés est prévue par de nombreux chefs d'hôtel, obligés, par ailleurs, de dégraisser et de procéder au licenciement massif de plusieurs de leurs employés. Ces derniers espèrent que le gouvernement pourra verser une allocation mensuelle au personnel qui se retrouvera au chômage à partir du mois de septembre prochain.