L'ensemble local de la Rachidia a emmené le public dans un périple de pur bonheur. Après le concert liturgique donné par le duo Abir Nasraoui (au chant) et Khaled Ben Yahya côté musique et le spectacle de danse intitulé Pièce d'identité, c'était au tour de la troupe Rachidia de la ville de Sousse de présenter son concert de malouf, dans le cadre de la manifestation « Les nuits du musée de Sousse» qui a pris fin hier. La soirée du malouf a été donnée dimanche dernier. Au départ, la direction du festival l'avait programmée pour la clôture de cette quatrième édition, mais vu le report de la soirée d'ouverture et pour le plaisir des spectateurs assoiffés de musique raffinée, on a prévu un autre concert de clôture (hier), avec la virtuose Sarra Barouni au piano. La foule a afflué en grand nombre avant-hier. C'était d'ailleurs parmi les soirées les plus réussies, côté public. Amateur de ce style musical qui célèbre le patrimoine commun entre les pays du Maghreb, il est venu, tous âges confondus, savourer des morceaux et des compositions qui renvoient à des racines andalouses, à base de mouwachahat, noubas et toubou'. C'était sous la direction de Fethi Bousnina, spécialiste de musique typiquement tunisienne, que la troupe a offert le meilleur d'elle-même, pendant plus d'une heure. Composé de plus d'une trentaine d'interprètes et de musiciens, l'ensemble a commencé par une nouba Nawa admirablement exécutée par la chorale. Il faut rappeler d'ailleurs que cette même troupe a assuré le concert de clôture du 80e anniversaire de l'association Rachidia, il y a quelques mois. Puis, les mélodies se sont enchaînées retraçant une partie de ce patrimoine parti de l'Andalousie pour traverser tout le Maghreb, se coloriant d'influences spécifiquement locales. C'est ainsi qu'on nous proposa un air puisé dans le malouf marocain, avant de nous ramener en Tunisie, pour un périple plein de noubas et de mouwachahat, créant une atmosphère aux réminiscences nostalgiques, faite de tarab pur. Très élégantes dans leurs «kaftans» traditionnels, brodés en fil d'or, les choristes femmes se sont particulièrement distinguées, charmant le public par des airs, comme Ya rab toub âlia, Ya chams al âchia... Nous ne manquerons pas de relever la maîtrise des instrumentistes, appliqués et justes dans leur exécution. Et ce n'est que justice qu'on les ait longtemps applaudis.