Sécurité et souveraineté alimentaires en Tunisie | L'objectif : répondre aux besoins du citoyen par nos propres ressources    Coupe Arabe : Le Qatar accueillera les 3 prochaines éditions    La société Ciments de Bizerte arrête la production de clinker    Célébrez la fête des mères avec Ooredoo et gagnez 10 000 DT !    Report de l'audience de l'avocate tunisienne Sonia Dahmani à lundi prochain    Pourquoi | Ça n'arrive pas qu'aux autres…    Mark Zuckerberg : Carthage doit être détruite !    Tunisie: Le t-shirt de Mark Zuckerberg enflamme les réseaux sociaux    À la Galerie Selma-Feriani : Image, récit et représentation    Vient de paraître – «Kef Al Ajayeb » de Bahri Rahali : Le mont des merveilles !    «Revival», nouvel album de Gultrah Sound System : Une authenticité renouvelée    Vient de paraître: Des sardines de Mahdia à la passion des mathématiques de Béchir Mahjoub    Le député Mohamed Ali Fennira appelle au rapatriement des migrants subsahariens (Déclaration)    Aéroport Tunis-Carthage : Un passager arrêté avec un pistolet cachée dans sa valise    Béja: Un accident de la route fait 2 décès et 13 blessés    Le gouvernement présente de nouvelles législations sur les congés parentaux    Aujourd'hui, coupure d'eau dans ces zones    FARK : Ghazi MABROUK    Nomination d'un mandataire judiciaire pour Somocer    La STB Bank poursuit sa politique prudente tout en améliorant ses fondamentaux    Le pain ou la clé - Une métaphore du quotidien en Tunisie    MDWEB : Classement des sociétés de Leasing sur le web et les médias sociaux (Mai 2024)    CONDOLEANCES : Feu Ammar ALAIMI    Interdiction de la pêche aux poulpes    Météo de ce mercredi: Des températures jusqu'à 44°C dans certaines régions    Tunisie : l'AMA retire les sanctions, le sport reprend son souffle    Nizar Ayed : ni Borhen Bssais ni Mourad Zeghidi ne sont coupables de diffamation ou de calomnie    MEMOIRE : Fatma Kilani JRAD    AVIS D'APPEL D'OFFRES N° 06/2024    Abdelaziz Kacem: De «Genocide Joe» à Meyer Habib, dit «Le Phacochère»    "Il faut imaginer Sisyphe heureux"    USA : Un milliard de dollars d'armes destinées à Israël en cours d'approbation du Congrès    Le Drapeau Tunisie de retour à l'intérnational avec la fin de l'affaire Antidopage    L'Agence mondiale antidopage lève les sanctions infligées à la Tunisie    Ouverture du 77e Festival de Cannes    UNRWA: 450 mille personnes déplacées de Rafah en seulement 9 jours    RDC : Après les 4 milliards de dollars lâchés par la Chine Tshisekedi signe une 2e grande victoire    Des artistes Tunisiens au Québec en Tunisie dans une exposition conjointe à Montréal    10 mille billets pour les supporters de l'EST face à Al Ahly    L'IFT défend les artistes tunisiens victimes d'agression verbale et physique    Météo : Temps partiellement nuageux sur la plupart des régions    Un joueur du Barça fait jouer son jumeau à sa place    Habib Touhami: La politique américaine au Moyen-Orient et le sionisme chrétien    Tunisie : enquête ouverte sur l'incident du drapeau national    Tout ce qu'il faut savoir sur la tempête solaire    Tournoi KIA Tunis Open du 13 au 18 mai 2024 : Le sponsor officiel UBCI vous fait gagner des places!    Décès du premier patient ayant subi une greffe de rein de porc    De la ligne de but à la ligne de conduite : Entraîneur de gardiens, un poste à part entière    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Journées cinématographiques de carthage – «Fathallah TV » de Wided Zoghlami aux JCC 2019 (Compétition officielle) : Etrangement bouleversant
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 11 - 2019

Poignant de sincérité, cru dans ses propos et radical dans son exercice.
Dans la compétition officielle des JCC, figure « Fathallah TV, 10 ans et une révolution plus tard» de Wided Zoghlami, film singulier qui porte en lui le questionnement d'une jeunesse en devenir, face à l'incertain, à l'absence de perspective et à qui seuls l'art et la musique apportent une bouffée d'oxygène. Poignant de sincérité, cru dans ses propos, radical dans son exercice et étrangement bouleversant.
On ne sort pas indemne de Fathallah TV, on retrouve ses premiers coups durs que nous donne la vie, les premières amertumes, les douleurs de l'impuissance quand toutes les portes se ferment, quand la patrie devient une grande prison à ciel ouvert. Première œuvre de Wided Zoghlami, elle qui n'a fait durant dix ans que rêver ce film et pas seulement. Elle l'a vécu, porté à bras-le-corps, car l'affect se croise avec l'artistique et le coup de cœur se conjugue au coup de gueule et au coup d'œil. Wided se raconte dans ce film, raconte Tiga, Paza et Halim…raconte l'amour de la musique, une musique que rien ne retenait. Cinq destins de jeunes, un quartier, une décennie, une révolution, ses espoirs d'avant, ses déceptions d'après. Un aller- retour de 2007-2017, de la dictature à la démocratie.
Ce n'est pas un film sur un groupe de musique, ni l'histoire d'un artiste, nous ne sommes pas dans la fiction, ni dans le documentaire bien soigné, qui calcule son coup pour bien percuter. C'est un film que nous voyons devenir avec ses protagonistes qui y participent, et son auteure filme comme si on écrivait son journal intime. Car de l'intime il y en avait, et entre Wided et Halim, c'est une passion qui les a dévorés, un bout de chemin fait ensemble, deux artistes-nés en même temps que le film se faisait. Et Fathallah comme lieu, ce quartier à deux stations du centre-ville mais un ghetto pour ses enfants.
La caméra n'est pas invasive, la caméra est amicale, celle de l'amie qui fait son film ou qui filme au gré de ce que le destin leur réserve à eux tous comme surprises. Parler d'espoir, de désespoir, montrer sa fragilité face à la caméra n'est pas chose facile, mais le regard tendre de cette jeune fille sur ses amis rend les choses possibles. Elle est présence au même titre qu'eux (peut-on parler ici de personnages quand la réalisatrice fait partie de l'histoire ? ) Des apartés, des coups de gueule, des confidences, le regard que l'on porte sur soi, sur les autres, sur l'autorité, le pouvoir, le flic est la grammaire d'un film où l'on s'aime, se rejette, se sépare et se retrouve, la vie réelle devient une partie du film, le vécu en est une importante constituante et l'on souffre, et on s'essouffle pour reprendre son souffle et reprendre le rythme.
Dix ans sont passés depuis le premier regard, la première rencontre, une révolution est aussi passée, laissant les choses inchangées. Taza, Tiga, Halim et les autres, chacun a fait son bonhomme de chemin, la musique reste le leitmotiv de leur vie…on déménage, on voyage, on change de vie, Fathallah reste là, immuable témoin de son temps et des âmes égarées qui n'ont pas encore retrouvé leur chemin.
Dix années aussi ont suffi à Wided Zoghlami pour grandir, pour faire le tour et de dire stop à la caméra et décider la fin de tournage. « Nous ne sommes plus ces jeunes de 20 ans sur la plage de Hammam Ghezaz le temps d'un festival quasi clandestin où une part de liberté se réservait une place », semblent nous dire ces visages familiers.
De ces 10 années, un film est né, mais aussi des artistes aujourd'hui à la carrière confirmée.
« Fathallah TV » tire sa force de sa structure compacte qui donne du fil à retordre aux critiques qui voudraient disséquer ses éléments et en faire l'analyse…c'est une boule sans contours qui porte dans son noyau le condensé d'une vie, de la musique et du cinéma avec tout l'amour qui va avec. L'intime, le personnel, l'amical et l'artistique fusionnent et c'est bien ainsi.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.