Les pèlerins originaires de Sidi Bouzid devraient quitter les Lieux Saints le 27 septembre, soit le troisième jour des rituels religieux, ce qui est insensé ! L'Organisation de défense du consommateur (ODC) a organisé, hier à son siège, un point de presse pour faire le point sur les préparatifs du pèlerinage 2015 et pour attirer l'attention des parties concernées sur les défaillances à combler, afin de permettre aux pèlerins d'effectuer le rituel religieux dans de bonnes conditions. M. Slim El-Cheikh, représentant du ministère des Affaires religieuses, a indiqué que la nouvelle équipe de travail aspire à enregistrer zéro faute. Pour ce, les remplacements de pèlerins seront effectués à partir des listes d'attente, luttant ainsi contre toute forme de dépassement et de favoritisme. Il a souligné que, depuis février, la commission nationale du pèlerinage et de la Omra se penche sur la fixation de la liste des préparatifs. Par ailleurs, une commission technique a été chargée de choisir les hôtels les mieux indiqués. Il faut dire que le choix desdits hôtels dépend, entre autres, du coût du séjour. Le marché saoudien a, encore une fois, alourdi le coût du pèlerinage, en imposant une augmentation de l'ordre de 12% par rapport au coût relatif à 2014. «En 2014, les pèlerins tunisiens ont dû, chacun, verser quelque 7730 dinars pour effectuer ce rituel religieux. Compte tenu des 12% supplémentaires, le coût du pèlerinage, devait atteindre cette année les 9.600 dt. Pour faire pression sur le marché saoudien, nous avons négocié les tarifs d'hébergement avec des responsables d'hôtels. Ces derniers ont fini par accepter de baisser le tarif de 20%. Ce qui nous a permis d'arrêter l'augmentation tarifaire globale à seulement 150 dt par rapport à l'année précédente», explique M. El Cheikh Et d'ajouter que la commission a tenté de négocier le tarif du transport avec la Tunisair. Elle a même demandé d'opérer une réduction de 140 dinars par voyageur ; une demande déclinée pour plusieurs raisons. «La Tunisair a avancé plusieurs arguments logiques, dont le coût des deux vols sans passagers qu'elle doit endurer d'abord de retour des Terres saintes, lors des vols de départ, mais aussi, du vol vers les Terres saintes pour le retour des pèlerins», renchérit le responsable. S'agissant de l'encadrement religieux, il a indiqué que près de 4000 rencontres de sensibilisation et d'information religieuses ont été tenues, depuis le mois d'avril et jusqu'au mois de juin, en faveur des 8300 pèlerins. Notons que les délégations religieuses comptent 430 membres dont 102 guides ; soit un guide pour 83 pèlerins. M. Moez Boujmil, président-directeur général de la société « Séjours et prestations», a rappelé que réussir l'organisation du pèlerinage est fonction de l'harmonisation des interventions de toutes les parties concernées, tant tunisiennes que saoudiennes. La santé d'abord De son côté, le Dr Rafla Tej Dallagi, directrice des soins et de la santé de base, a parlé de la contribution du ministère de la Santé en matière des préparatifs du pèlerinage. La journée d'hier marque le départ de la première équipe médicale et paramédicale vers les Terres saintes. Notons que la délégation médicale regroupe 37 médecins dont des spécialistes et quelque 39 paramédicaux qui se répartiront en cinq équipes. Cette délégation spécialisée assurera aussi bien les consultations que l'assistance psychologique des pèlerins. Le Dr Dallagi a rappelé que les équipes sanitaires assurent pas moins de 10 mille consultations durant le pèlerinage, ce qui traduit leur capacité à relever le défi sanitaire durant cet évènement religieux. Outre les consultations médicales, la délégation sanitaire veille sur l'information et la sensibilisation des pèlerins sur les risques sanitaires liés au séjours de groupes mais aussi sur l'impératif, pour les malades chroniques, de suivre leurs traitements. Place à une commission indépendante de contrôle «Nous avons pris nos précautions en garantissant 107 médicaments pour les éventuels malades chroniques qui auraient oublié d'apporter leurs médicaments, et ce, afin de préserver leur état de santé et de leur éviter de fâcheuses complications», a-t-elle souligné. De son côté, M. Akrem Barouni, représentant de l'ODC a attiré l'attention sur l'étonnant écartement de l'Organisation des travaux de la commission nationale du pèlerinage et de la Omra. Depuis quatre ans, l'ODC se présente comme un partenaire actif aux travaux de ladite commission, qui, à chaque fois, soulève les problèmes à résoudre et les défaillances à combler en faveur des pèlerins. M. Barouni n'a pas manqué d'insister sur l'inefficacité des prestations des agents de contrôle surtout durant le séjour. Pour y remédier, l'ODC recommande la création d'une commission indépendante de suivi et de contrôle. L'intervenant a montré du doigt le coût exorbitant du pèlerinage, notant que le tarif du pèlerinage de première catégorie s'élève à 19 mille dinars. Il a aussi évoqué la question du tri des pèlerins, recommandant ainsi le recours au tirage au sort pour une meilleure transparence. M. Mohamed Salah Bakari, chargé du bureau de l'ODC à Sidi Bouzid, a exposé le problème des pèlerins issus de cette région. En effet, ils seront privés d'accomplir le rituel religieux durant le troisième et dernier jour puisqu'ils seront amenés à quitter les lieux le 27 septembre, ce qui est insensé. D'où l'impératif de résoudre ce problème.