Naufrage collectif physique, technique et mental de la sélection olympique vendredi devant les Bafanas. De mauvais augure avant la CAN, dans deux mois La sélection nationale olympique a touché le fond face à l'Afrique du Sud, s'inclinant par un score très lourd (0-4) vendredi en amical. Dans un stade olympique d'El Menzah sonnant le creux, les hommes de Maher Kanzari furent inexistants, dépassés par le rythme, lents et sans âme. Au bout du compte, ils semblèrent renonciateurs et comme astreints à une corvée. Au chapitre offensif, les Aiglons ne se manifestèrent que dans les cinq dernières minutes. 88': Mohamed Khelil perd son duel face au keeper adverse Ricardo Goss. Dans la minute qui suit, Mohamed Slah Mhadhebi envoie une jolie frappe sur le poteau, le ballon lui revient, mais devant une cage vide, il trouve le moyen de rater le cadre. Dans les arrêts de jeu, Seif Jaziri tente sa chance au lieu de servir Zekri, complètement démarqué. La frappe violente du Clubiste trouve un excellent keeper «jaune et vert». Hormis ce baroud d'honneur très tardif, rien à se mettre sous la dent, si ce n'est une domination écrasante de l'Afrique du Sud qui a étalé toute l'étendue d'un gros bagage technique et d'une belle maturité. Alors que les nôtres trahissaient un laxisme défensif écœurant, notamment à l'axe où la paire Aymen Derouiche-Mejri Seddik semblait perdue et manquant de repères et de complémentarité. Cette formule expérimentale se révéla un fiasco total, peut-être aussi parce que les deux joueurs n'ont pas l'habitude de jouer ensemble. Le retour de Mohamed Ali Jouini et Ali Machani au cœur du compartiment défensif doit donner davantage de garanties. Vendredi, après la blessure de Derouiche à la demi-heure de jeu, la rentrée de Ali Abdi qui prit le couloir gauche alors que Kchok «entrait» à l'axe ne changea pas grand-chose au naufrage de l'arrière-garde. Des attaquants aux abonnés absents Mais alors que dire du secteur offensif qui roupillait par ces chaleurs humides de début septembre. Il était clair que Rejaibi manquait de rythme, alors que Beguir et Haythem Jouini paraissaient hors sujet (aucun tir durant le premier half, contre 5 pour l'Afsud). Mais cela devient grave lorsque l'envie vient à manquer. Et qu'un joueur comme Haythem Jouini, intronisé capitaine, cherche à tout prix l'expulsion en récoltant deux avertissements en une minute après avoir adressé des propos inconvenants à l'arbitre Slim Belakhouas. Sa sortie dès la 45e minute a, du reste, précipité la descente aux enfers des U23 tunisiens. Comme pour ne pas faire de jaloux, Belakhouas finira par expulser un joueur sud-africain, Rikotso, un peu trop sévèrement à notre sens puisque la faute commise sur Zekri était des plus banales (83'). Bref, un match à oublier au plus vite, mais qui doit ouvrir les yeux du staff technique sur tout le travail qui lui reste à faire. Car, manifestement, en phase finale de la CAN U23 au Sénégal en novembre-décembre prochains, le niveau général du tournoi sera celui affiché vendredi par les Bafanas, eux aussi qualifiés à ce tournoi qualificatif aux Jeux de Rio 2016. En tout cas, on attend des copains de Sabri Ben Hassen un sursaut d'orgueil lundi dans le deuxième match-test contre l'Afrique du Sud, prévu à partir de 16h30 au stade olympique d'El Menzah. Rappelons que les buteurs de vendredi ont pour noms Libo Motiba (28e et 64e), Gift Motimba (43e) et Zeyed Betal (82e, un véritable chef-d'œuvre). La Tunisie a aligné la formation suivante : Ben Hassen-Mechmoum, Kchok, Mejri, Derouiche (Abdi 27')- Naghmouchi (Khelil 46'), Ghandri (Lahkimi 60'), Beguir (Zekri 72'), Jelassi (Ouedherfi 46')- Rejaïbi (Jaziri 70'), Jouini.