A une semaine du mois sacré, c'est toujours la même dynamique qui s'installe dans nos commerces et les mêmes inquiétudes, aussi, qui reviennent dans les esprits de nos concitoyens, notamment celles liées aux quantités disponibles en produits dits sensibles et dont la consommation connaît un pic durant ce mois, à savoir les œufs, le lait, les pommes de terre... «Pourtant, le ministère du Commerce et de l'Artisanat veille, à travers des préparatifs entamés longtemps à l'avance, à garantir la disponibilité de tous ces produits et à assurer l'approvisonnement du marché de façon régulière et continue tout en veillant à constituer les stocks nécessaires pour subvenir aux besoins du marché», c'est ce qu'a relevé M. Mohamed Habib Dimassi, directeur général de la qualité, du commerce intérieur, des métiers et des services, lors d'une conférence de presse qu'il a donnée, hier, au sein du ministère du Commerce et de l'Artisanat et dont l'objet était d'exposer les préparatifs et les actions envisagées par le ministère en vue de répondre aux besoins additionnels de la consommation durant le mois de Ramadan. M. Dimassi a précisé, à cette occasion, que les préparatifs ont démarré au ministère depuis longtemps et qu'ils ont été établis en collaboration avec les groupements professionnels et les autres ministères concernés, le but étant de garantir l'approvisionnement des circuits de distribution sur tout le territoire. Il a en outre souligné que des concertations ont été conduites entre les différents intervenants dans le cadre de séances de travail et de réunions qui ont permis de cerner un ensemble de priorités et d'actions à conduire. Il s'agit entre autres de donner la priorité absolue au produit national, de programmer la production de façon à satisfaire les besoins supplémentaires de consommation durant le mois de Ramadan et de mettre en place une stratégie pour constituer des stocks de compensation assez tôt et durant les périodes où la production est à son maximum. S'agissant des opérations d'approvisionnement en légumes, M. Dimassi a précisé que les circuits de distribution seront approvisionnés en pommes de terre à partir des stocks disponibles qui s'élèvent à 91.000 tonnes. Des tomates de saison seront, en outre, régulièrement injectées sur le marché. La consommation étant estimée durant ce mois à 250.000 tonnes de tomates fraîches. Pour ce qui est des légumes à feuilles, les surfaces semées sont d'environ 3.300 ha dont 1.360 ha de persil. L'approvisonnement du marché en oignon séché sera fait à partir de la production saisonnière. Les superficies plantées étant d'environ 7.400 ha. Le conférencier a, en outre, rappelé que cette année le mois saint coïncide avec la période où la production de fruits d'été est à son maximum et qu'on attend, de ce fait, une production de 120.000 tonnes de pêches, de 380.000 tonnes de de pastèques, de 180.000 tonnes de melon, de 100.000 tonnes de raisin, de 126.000 tonnes de pommes et de 65.000 tonnes de poires. Pour ce qui est des dattes, il a précisé qu'il est prévu d'intervenir et d'approvisionner le marché par des quantités complémentaires qui seront de l'ordre de 2.000 tonnes. D'un autre côté, l'approvisonnement en viandes rouges sera effectué de façon régulière à partir de la production locale. Un plan d'intervention de la part de la société des viandes a, par ailleurs, été établi, il s'agit de commercialiser 1.000 têtes de veaux engraissés sur le marché à des prix adaptés au pouvoir d'achat du consommateur. Couvrir les besoins du marché Il est, également, prévu d'importer des quantités de viande d'agneau congelée afin de compléter la production nationale, une quantité qui sera, prioritairement, distribuée dans les quartiers populaires et les régions intérieures. S'agissant de la viande blanche, l'approvisionnement du marché se déroulera, lui aussi, comme d'habitude. Le stock d'œufs disponible s'élève à 82 millions d'unités, la production attendue est de 140 millions, la quantité qui sera disponible sur le marché durant le mois saint sera ainsi de 220 millions d'unités qui seront écoulées de façon progressive à partir de cette semaine. Concernant les produits de la mer, la production halieutique nationale a atteint, durant les sept premiers mois de l'année 2010, 62 millions de tonnes. Le conférencier a précisé, à ce propos, que des mesures ont été prises en vue d'assurer la disponibilité des produits halieutiques au cours du mois de Ramadan, notamment une baisse des taxes douanières exercées à l'importation du poisson frais et congelé, en dehors du loup et de la daurade. La taxe a ainsi été fixée à 10%. Les produits laitiers connaissant, eux aussi, une affluence particulière de la part des consommateurs au cours du mois saint, le conférencier a souligné que l'approvisonnement en lait et dérivés sera effectué comme d'habitude par les différentes marques commerciales, ajoutant que le stock laitier est d'environ 56,6 millions de litres et que la commercialisation du stock a démarré à partir du 1er août. Le stock de beurre est de l'ordre de 870 tonnes, quantité qui permettrait de subvenir aux besoins du marché de façon régulière même lors de la diminution de la production. M. Dimassi a, également, souligné lors de cette conférence que des stocks fixes d'huiles végétales subventionnées sont disponibles à l'Office national de l'huile, une quantité qui permettra de couvrir les besoins du marché intérieur pendant environ deux mois. Des huiles végétales non subventionnées sont, en outre, disponibles dans les différents circuits de distribution. Le directeur général du commerce intérieur a enfin précisé que les stocks de produits industrialisés (sucre, thé, riz blanc...) disponibles à l'Office du commerce de Tunisie peuvent répondre aux besoins du marché pendant une durée allant de deux à trois mois. S'agissant de l'ail et du citron, le conférencier a souligné que les productions respectives de ces deux produits ont connu un recul causé par les conditions climatiques de la saison agricole passée. Ainsi la production de l'ail est passée de 16.000 à 14.000 tonnes. Le prix à l'importation de l'ail a enregistré une augmentation d'environ 77% et est passé de 1.610 à 2.850 dollars la tonne. Pour ce qui est du citron, M. Dimassi a noté que l'été coïncidant avec une consommation accrue de ce produit, les prix ont connu une hausse notable. Les prix à l'importation ont, eux aussi, connu une hausse générée par le recul de la production dans les pays producteurs, à l'instar du Liban et de l'Europe.