Des champions vont, des champions arrivent, et les boules et pétanque continuent à jamais... L'impératif du résultat entraîne nécessairement des obligations dans les performances. C'est particulièrement le cas des sélections de boule et pétanque qui ont pris l'habitude de viser les plus hautes marches des podiums et qui ne cessent de se mettre en évidence, quelle que soit la valeur des adversaires. Il y a désormais comme un état d'esprit vis-à-vis des performances et des exploits qui caractérisent le parcours et la carrière des athlètes. Des champions vont, des champions arrivent, et la boule et pétanque continue à jamais. L'engouement, la compétence, la passion, la volonté, la mémoire y sont forts, plus qu'ailleurs, et jamais en rupture de stock. Les athlètes qui passent par là connaissent le secret qui permet d'être et d'avoir été. Le palmarès de la boule et pétanque tunisienne parle de lui-même. C'est l'une des disciplines qui a le plus apporté de titres et de trophées au sport tunisien. C'est également l'une des disciplines souvent présentes sur le podium des échéances continentales et internationales. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois qu'une sélection tunisienne, cette fois celle des moins de 23 ans, impose une suprématie évidente sur le plan international. Le titre de champion du monde n'est plus aujourd'hui une nouveauté. C'est un statut dans lequel les athlètes de différentes catégories se complaisent. Qu'ils défendent corps et âme et dans lequel ils se ressourcent. La dernière consécration au Maroc en double porte l'empreinte du duo Mohamed Chouchène et Wacim Khemiri. Une distinction et un exploit qui en disent long sur les dispositions des athlètes tunisiens et sur leurs aptitudes à ne rien céder aux adversaires. Des ambitions renouvelées On le sait déjà, la boule et pétanque est l'une des disciplines sportives qui nécessitent un maximum de concentration, de patience et d'abnégation. Constamment attendus, les athlètes ont toujours besoin de persévérer sur la même lancée, d'évoluer à leur vraie valeur. Ils n'ont d'autre choix que le devoir de performance. En effet, ils savent parfaitement que s'ils n'avancent pas, ils reculent. C'est une sorte d'une perpétuelle remise en question. Une conscience au quotidien. Le seul moment où on n'a plus rien à prouver, c'est lorsqu'on arrête. Il faut dire que c'est toute une stratégie et un programme de travail qui sont à prendre en considération et qui ont permis à cette discipline d'être là où elle est. C'est le vieux rêve des sportifs passionnés et avertis: se démarquer des choses ordinaires. Du côté de fédération, on a compris que le progrès réside non seulement dans les résultats et les performances, mais aussi dans la révolution des esprits. Aujourd'hui, la vérité qu'on se raconte sur la boule et pétanque et celle du terrain, ça fait une. On se voit en amoureux de ce sport, et surtout de style et de l'environnement qui vont avec. Ce qui nous semble surtout rassurant, c'est que cette discipline est en train de devenir l'un des plus importants leviers du sport tunisien. L'euphorie de cette énième consécration ne peut pas, ne doit pas nous faire oublier les problèmes et les difficultés auxquels est confrontée cette discipline. L'heure est venue justement pour se poser des questions. De bonnes questions. Et si la situation et les sacrifices devenaient insoutenables ? Et si la boule et pétanque tunisienne ne pouvait plus briller avec des athlètes marginalisés et qui manquent cruellement de motivation? Et si, dans ces conditions décourageantes, la relève n'était pas prête? On allait voir ce qu'on allait voir...