On passe de l'extrême à l'extrême Le bureau fédéral a décidé, comme on le sait, de sanctionner pour trois mois les arbitres Mohamed Ben Hassana et Emir Loussif et de les radier de la liste internationale (avec d'autres arbitres). Fort comme sanction, et même exagéré.Trois mois sans siffler pour un arbitre et perdre une saison au niveau international sont la pire des sanctions pour un arbitre. Si Emir Loussif a influencé la finale de la coupe de Tunisie et lésé le SG contre l'ESS (tout le monde en convient), est-ce que ça mérite des sanctions pareilles? Pour Ben Hassana, un penalty non sifflé au match ESS-CA (quarts de finale) et un préjugé d'anti-ESS peuvent-ils justifier de telles et lourdes sanctions? En tout cas, Ben Hassana a décidé de rendre le tablier. Et comme cette génération d'arbitres, qui a émergé depuis deux saisons, promet malgré ses erreurs et malgré les suspicions et les pressions de partout, on risque fort de les perdre un par un. La question qui se pose : le bureau fédéral, aussi souverain qu'il est, est-il bien placé pour apprécier la gravité des erreurs commises par un arbitre? Où est passée cette DN d'arbitrage qui a la «légitimité» d'évaluer la carrière d'un arbitre? Nous sommes pour des sanctions exemplaires pour défendre les droits des clubs, mais nous sommes aussi pour la rationalité au moment de sanctionner. Trois mois de suspension et radiation de la liste internationale, c'est beaucoup et c'est sévère. Cela va exercer une pression de plus sur tous les arbitres dorénavant. Non à l'impunité et la protection, non aussi à des sanctions hyper lourdes et insensées. Cela doit être réglé au plus vite, avant que la confiance ne se perde.