Le ton est ainsi donné : débrayages successifs relayés par des reports de grève successifs. Entre-temps, les familles tunisiennes, décontenancées, sont confrontées à des situations inextricables et le pays exposé à des risques d'instabilité et d'insécurité qu'on a cru amoindris Après une soirée chaotique de dimanche 20 septembre, ponctuée d'embouteillages et de goulots d'étranglements au niveau des stations services, menacées de rester à sec trois jours durant à cause de la grève des transporteurs de carburants, ces derniers ont fini, lundi en cours d'après-midi, par reporter leur grève aux 5, 6 et 7 octobre prochain au terme d'un marathon de négociations entre leurs représentants de l'Ugtt et ceux des patrons de l'Utica, en présence des négociateurs du ministère des affaires sociales. La même menace de report de grève a été également signifiée, hier, par les instituteurs dont le syndicat a annoncé au cours d'une conférence de presse, tenue au siège de l'Ugtt, que la commission administrative se réunira le 29 de ce mois pour décider des suites qui seront données à leurs mouvements de protestation qui, faut-il le rappeler, ont boycotté le troisième trimestre de l'année scolaire écoulée (2014-2015) et entamé la nouvelle rentrée (2015-2016) par une grève de deux jours, les 17 et 18 septembre. Le ton de la rentrée est ainsi donné : débrayages successifs relayés par des reports de grève successifs; les corporations donnent de la voix pour convaincre le Tunisien que la crise de confiance vis-à-vis du gouvernement est à son comble et est irréversible. En est-il autrement puisque d'autres secteurs et professions se préparent déjà, eux aussi, à débrayer comme c'est le cas des inspecteurs de l'enseignement secondaire. Entre-temps, les familles tunisiennes décontenancées sont confrontées à des situations inextricables et le pays exposé à des risques d'instabilité et d'insécurité qu'on a cru amoindris. En proposant récemment aux représentants de l'Ugtt une trêve sociale de deux ans, le chef du gouvernement avait-il pris la mesure du défi et le nombre impressionnant de revendications sociales qui l'attendent et qui exigent d'être satisfaites ?