L'événement, actuellement en préparation, est organisé par l'Association «Saveurs de mon pays » et l'Association de la foire internationale de Sfax. Le programme qui s'étale du 14 au 16 décembre, comportera des tables rondes, des dégustations, des concours culinaires, des démonstrations et des ateliers. L'événement a été précédé par un autre en mai 2014 à la foire internationale de Sfax. Il s'agissait d'un concours autour du plat traditionnel sfaxien et dans d'autres villes tunisiennes. «Le message que nous voulons transmettre au monde est que nous disposons d'un potentiel sur lequel on peut développer beaucoup de choses», explique Latifa Khairi, présidente de l'Association. Pour un tourisme gastronomique Le choix de la ville de Sfax, capitale de la gastronomie, n'est pas arbitraire. Il répond au cahier des charges proposé par les organismes internationaux chargés de l'organisation de ce genre d'événement. Le label s'acquiert lorsqu'une région réussit à sauvegarder ses traditions culinaires. «La Mahkouka» est une pâtisserie en voie d'extinction que les Sfaxiens continuent à préserver. Outre le volet culinaire, un tel événement a également pour objectif de développer le tourisme gastronomique et, à cet égard, la Tunisie peut être une destination indiquée. L'Association «Saveurs de mon pays» a travaillé sur 16 villes tunisiennes dans la sauvegarde du patrimoine culinaire traditionnel. Un mouvement qui commence à être suivi par certains restaurateurs qui sont parvenus à ouvrir des restaurants spécialisés. L'Association encourage la préservation de nombreux plats comme Le «Borzguen», couscous spécifique à la région du Kef, le «Ftét» de Béja, le célèbre «kaftaji» de Kairouan, le «Kaak Warka» de Zaghouan, le «Mayou», couscous de Hammamet, le «Couscous sucré au qadid» de Nabeul, le «Bazine» de Sfax, «El Hayel» de Mahdia et bien d'autres plats traditionnels régionaux qui constituent la richesse du patrimoine culinaire de la Tunisie. Sauvegarder l'identité tunisienne «Saveurs de mon pays» est une association créée en juin 2012 qui s'est lancée dans la préservation de ces saveurs perdues, mal connues par les jeunes générations et souvent difficiles à préparer, mais qui font partie de l'identité tunisienne. L'association revendique le retour aux fondamentaux de la cuisine tunisienne et à son histoire riche et diversifiée. Dès sa création, l'association «Saveurs de mon pays» a eu comme mission de faire revivre et revaloriser le patrimoine culinaire de toutes les régions du pays. Avec comme objectif de revisiter les produits du terroir, faire connaître le savoir-faire ancestral et surtout essayer de le transmettre aux futures générations. Cependant, ce créneau reste mal exploité en raison de la non-transmission de ce savoir-faire. Des tentatives ont été adoptées mais restent isolées. A l'étranger, la cuisine tunisienne est mal représentée et complètement dénaturée. Elle souffre de clichés. Le casse-croûte n'est plus soigné comme autrefois, encore moins le lablabi ou le brick. L'Association réussira-t-elle à reconquérir ce territoire vaste qu'est la cuisine du terroir et à la sauver de l'oubli ? Une tâche qui mérite beaucoup de souffle et de la volonté.