L'Etoile, en état de grâce, a mis un pied en finale Stade Olympique de Sousse, public nombreux, arbitrage de Bernard Camille (Seychelles) Buts : ESS : Tej 4' et 81', Bounedjah 10', Brigui 35', Ben Aziza 85' Ezzamalek : Hefni 23' Avertissements : ESS : Abderrazak, Lahmar, Jemal Ezzamalek : Morsi, Hefni ESS : Balbouli, Neguez, Abderrazak, Ben Aziza, Jemal, Trabelsi, Lahmar, Brigui, Tej (Bédoui 89'), Msakni (Saada 56'), Bounedjah. Ezzamalek : Chenaoui, Jaber, Imem, Koffi, Kahraba, Jibr, Maarouf (Fethi), Morsi, Essaied, Tolba (Jomaa), Hefni (Abdeljaber). Dans une ambiance des grands jours et poussés par un public époustoufflant, les protégés de Benzarti ont fourni, dimanche soir, l'une de leur meilleure prestation de ces deux dernières saisons, pour ne pas dire «le match-repère» de l'ère Benzarti. En effet, face à une formation d'Ezzamalek auréolée par son doublé coupe-championnat à l'échelle locale, les Etoilés ont dominé outrageusement leurs adversaires du jour avec une remarquable maîtrise technico-tactique mais surtout en faisant preuve de gestion intelligente des différentes phases de la rencontre. Justement, les coéquipiers de Tej —l'un des principaux artisans de la victoire— dégageaient une assurance et une détermination telles qu'à aucun moment de la rencontre, le public présent n'a éprouvé la moindre crainte quant à la capacité des Etoilés à sceller le sort des débats. Même pour les rares moments de repli où le bloc étoilé a été plutôt bas, on a eu la certitude que c'était calculé stratégiquement afin de pouvoir gérer et économiser les efforts des joueurs mais aussi dans le but de créer l'effet de surprise avec les renversements de jeu et les accélérations. Il faut reconnaître que les coéquipiers de Ben Aziza —qui a réalisé une excellente prestation— ont bénéficié d'un scénario idéal en parvenant à marquer deux buts lors des dix premières minutes de la rencontre, leur permettant ainsi de gérer les débats avec davantage d'aisance technique et surtout mentale. Après ces deux réalisations, œuvres de Tej et Bounedjah, le bloc de l'Etoile s'est rétracté dans les derniers trente mètres permettant ainsi à Hefni —meilleur Egyptien sur le terrain— de réduire la marque d'un tir astucieux. Un but qui a touché les protégés de Benzarti dans leur orgueil et qui les a poussés à mieux im-poser leur jeu et faire preuve de meilleure application réalisant avant la pause un troisième but libérateur marqué par Brigui. Toujours dans ce registre de gestion réfléchie des péripéties de la rencontre, les Etoilés ont résolument opté, lors de la seconde période, pour une approche visant à attirer les coéquipiers de Morsi —totalement méconnaissable— dans leur moitié du terrain pour ensuite les surprendre par des accélérations et des relais. Une approche qui s'est avérée payante puisque les Sahéliens ont réussi à sceller définitivement le sort du match en marquant deux autres buts. Il faut relever aussi que l'un des facteurs de réussite de l'ensemble étoilé, c'est leur capacité à empêcher son adversaire de développer son jeu habituel, le privant ainsi d'espaces et reculant au maximum sa zone de manœuvre. Un couloir droit dominateur Dans le jeu étoilé, on sentait que le danger fusait de partout et que n'importe quel joueur pouvait marquer de son empreinte la performance de son équipe, tellement il y avait de la détermination, de la variation et du rythme à tous les compartiments du jeu à l'exception d'un couloir gauche relativement moins entreprenant. Mais la note suprême est à attribuer à l'aile droite du dispositif étoilé où Neguez a été tout simplement époustouflant avec ses chevauchées, ses appels de balle et sa capacité à créer le surnombre sur son couloir. Il a été merveilleusement aidé dans sa tâche par un Brigui rapide et se faisant oublier par moments pour ensuite créer le danger réussissant au passage le troisième but après avoir offert un caviar (suite à un relais avec Neguez) à Tej lui permettant d'ouvrir la marque. D'ailleurs, les spectateurs attentifs au sommet de dimanche soir, ont manifestement remarqué que ce couloir droit a accaparé la majeure partie du jeu étoilé. Toujours dans ce volet méritoire, il faut mettre en valeur la prestation remarquable de Iheb Msakni —préféré à Mouihbi— qui a été l'un des meilleurs éléments sur le terrain avec son impact indéniable sur le jeu de ses coéquipiers offrant magistralement deux balles de but à Bounedjah et Brigui, sans oublier une lecture du jeu indéniable. Un autre élément à accréditer d'une mention spéciale, c'est le défenseur axial Saddam. Ben Aziza qui malgré son manque de compétition, a été remarquable par son abattage, sa rigueur et sa couverture sur ses coéquipiers. Au final, les Etoilés ont franchi un pas de géant vers la finale de cette Coupe de la CAF, mais ils devront garder les pieds sur terre et préparer avec tout le sérieux requis la seconde manche au Caire qui ne sera pas sans aucun doute une promenade de santé. Un homme averti...! Ils ont dit : Jeddi : «Nous savions pertinemment qu'Ezzamalek allait négocier le match avec un état d'esprit d'après-sacre (coupe et championnat d'Egypte) donc avec une certaine euphorie. Au début de la rencontre, nous avons opté pour un pressing haut réussissant au passage deux buts, suivi par une relative baisse de régime. En seconde période, nous avons choisi d'attirer l'adversaire dans notre zone, pour ensuite, le surprendre par notre jeu rapide et nos accélérations. Rien n'est encore joué. Il reste une seconde manche qu'il faudra négocier avec beaucoup de sérieux». Ahmed Mortadha Mansour : «Nous avons suffisamment de moyens pour renverser la vapeur en Egypte en présence de notre public».