Pressée par l'échéance continentale le mois prochain, la sélection olympique n'a plus de temps à perdre. Elle se rabat dans l'urgence sur le plan B. Maher Kanzari et son équipe nagent dans l'incertitude en cette phase de la préparation. On sait que le Mali devait servir de sparring-partner, demain à El Menzah dans un match amical, d'autant plus intéressant que, tout comme les deux derniers disputés contre l'Afrique du Sud (défaite 4-0 et victoire 2-1), il devait opposer les nôtres à un des huit pays qualifiés. Mais finalement, les Aiglons du Mali ont fait faut bond, avançant l'argument des difficultés à trouver les fonds pour payer les frais de déplacement. Pourtant, la partie tunisienne s'était engagée à prendre en charge le séjour de la délégation malienne. Les hommes de Maher Kanzari ne pouvaient pas rester sans disputer un test à tout juste un mois et demi de la Coupe d'Afrique des nations. On s'est d'abord rabattu sur l'Algérie et le Nigeria, eux aussi qualifiés et versés dans le groupe B. Mais finalement, ce sera le Maroc, vendredi à Rabat. Un adversaire que la Tunisie avait éliminé de la CAN au troisième et dernier tour éliminatoire (défaite 0-1, puis victoire 2-0). Le match retour disputé le 1er août dernier à Radès avait débouché sur des actes de violence commis par la délégation chérifienne, mécontente de l'arbitrage qui avait expulsé deux de ses joueurs. Un second test face à l'Ouganda pourrait avoir lieu dimanche prochain. Ces deux pays ne sont pas qualifiés pour la CAN, et on ne sait pas dans quel état de compétitivité se trouvent leurs joueurs. Bien entendu, des difficultés de dernière minute n'étaient pas à exclure tant tout cela se faisait dans l'urgence. Kanzari se plaignait dernièrement d'un programme de préparation incomplet auquel manquent les rencontres-tests, seules capables à ce stade d'établir les progrès et de mettre le doigt sur les insuffisances. «Les petits matches programmés devant des clubs tunisiens ne nous font pas avancer car ils n'apportent pas d'enseignements», insiste-t-il. Et c'est cette impression d'improvisation qui le gêne le plus. Sans joueurs expatriés Le staff technique des Aiglons de Carthage a pris son parti. Maher Kanzari et Nizar Khanfir ne compteront que sur les joueurs locaux des moins de 23 ans lors de l'édition sénégalaise de la Coupe d'Afrique des nations, n'ayant pas repéré de joueurs expatriés dont la convocation s'impose réellement. «On rencontre régulièrement des difficultés à voir les expatriés répondre aux convocations, que ce soit pour les matches amicaux ou pour le tournoi de novembre-décembre, souligne Kanzari. Voilà pourquoi nous irons au Sénégal sans expatriés. Nous allons compter sur les joueurs du championnat tunisien. J'ai déjà fait mon choix à hauteur de 70 ou 80 pour cent. Le reste dépendra des dernières rencontres. On peut toujours intégrer quelques joueurs qui se montreraient en grande forme avec leurs clubs. Il y a l'impératif de la qualité et de la faculté d'adaptation qui va primer», explique-t-il. Le 14 septembre dernier, le tirage au sort effectué au Caire réservait à la Tunisie les pays suivants en phase de poules: le Sénégal, pays organisateur, l'Afrique du Sud et la Zambie. La phase finale est prévue du 28 novembre au 12 décembre à Dakar et Ndour. Les trois meilleurs iront aux Jeux olympiques de Rio, le quatrième classé devant passer par un match-barrage contre un représentant asiatique. C'est la dernière ligne droite pour la sélection U23. Les écueils ne manquent pas, ce qui n'étonne guère pour cette catégorie d'âge. Gageons qu'elle saura faire contre mauvaise fortune bon cœur. Signalons, enfin, que l'équipe de Tunisie pourraît disputer un match amical face à l'Algérie au mois de novembre à Radès.