Il y a, relève I Watch, quelque 28 promesses du gouvernement dont les indicateurs ne sont pas tous au vert I Watch, ONG sentinelle anticorruption, se présente le plus souvent comme l'organisation qui critique de manière virulente le moindre acte du gouvernement et du parlement. Hier, lors d'une conférence de presse, elle a rendu publics les résultats d'un rapport d'évaluation de l'action du gouvernement Essid, neuf mois après son investiture en février dernier devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). L'occasion est, à vrai dire, la commémoration, à sa manière, du premier anniversaire des élections législatives du 26 octobre 2014. Inscrit dans le cadre de l'initiative «Essid Meter » pour la transparence du travail du gouvernement, le présent rapport fait suite à celui réalisé en mai dernier, juste au terme des cent premiers jours du gouvernement. Le rapport a passé au crible le rendement de Habib Essid, ainsi que celui de son staff ministériel, afin de peser le pour et le contre dans leur exercice. L'objectif, certes, est de savoir à quel point ce quartette coalisé au pouvoir, à la tête duquel les deux premiers vainqueurs des dernières législatives, Nida Tounès, et son rival-allié Ennahdha, est parvenu à tenir sa parole. D'ailleurs, rappelle Mme Hinda Fallah, chef du projet au sein de I Watch, toutes les mesures urgentes qu'avait promises M. Essid devant le parlement pour gagner la confiance des Tunisiens, étaient, dans leur majorité, pompeuses et loin d'être prises au sérieux. Il y avait eu, du moins, note-t-elle, quelque 28 promesses dont les indicateurs de réalisation ne sont pas tous au vert. Déficit de communication Au fur et à mesure que les jours et les mois passent, l'ONG ne manque guère à sa mission, celle de veiller au grain, étant à l'affût de tout abus dans le cercle du pouvoir. Et maintenant que le règne atteint ses neuf mois, soit un an après les législatives du 26 octobre 2014, l'organisation militant pour la transparence a voulu s'arrêter à mi-chemin, afin de dresser le deuxième bilan du gouvernement. Mitigé, il ne semble pas trop différent du précédent. Mais, il y a quand même une légère évolution au niveau des indicateurs d'avancement des réalisations. D'une manière générale, l'oratrice a évoqué au total quelque 72 promesses que le gouvernement Essid n'arrive pas à honorer, et ce dans tous les domaines d'activité. Sans compter les toutes dernières mesures qui ont promis monts et merveilles à la région de Gafsa, que le locataire de La Kasbah vient de visiter et d'y inspecter plusieurs projets en difficulté. Son collègue, lui aussi coordinateur du projet, M. Ali Mhenni, a poussé la lecture de l'état des lieux avec plus d'amples détails. Il a fait remarquer que sur l'ensemble des engagements, seulement 20 ont été réalisés. Quelque 41 déjà en cours, alors que 11 ne le sont pas encore. Quoi qu'il en soit, a-t-il ajouté, nul ne peut, en aucun cas, évaluer l'effort fourni en matière de népotisme et de lutte anticorruption. D'autant plus qu'il ressort dudit rapport que rien n'a été fait sur le plan sécurité et suivi des prix des produits alimentaires. D'un autre côté, M. Mhenni a évoqué, nommément, les ministres de la Santé, de l'Education et des Affaires sociales, les considérant comme les plus actifs sur le terrain. Toutefois, leurs promesses demeurent, jusqu'à nos jours, sans suite favorable. En conclusion, l'équipe de l'ONG a lancé une seule recommandation : une stratégie de communication avec la société civile.