selon Faouzi Elloumi, un des trois vice-présidents de Nida Tounès Alliances, mésalliances, désalliances, course en positionnement, désaveux, menaces, violence : on aura tout vu à Nida ces derniers temps, avec une rivalité révélée et déclarée — via leurs sympathisants — entre Mohsen Marzouk, le secrétaires général, et Hafedh Caïd Essebsi, le vice-président. Une rivalité qui a pris l'allure d'une guerre de clans qui fait craindre l'implosion du parti, la perte de la majorité et même la chute du gouvernement, avec ce que cela peut supposer comme métamorphose du paysage politique, comme nouvelle majorité et nouvelles alliances. Dans ce climat bouillonnant où les nidaïstes — adhérents, sympathisants et ceux qui ont voté utile — sont déconcertés et ne comprennent pas les tenants et les aboutissants des choses, le silence de deux responsables des plus influents étonne : celui de Béji Caïd Essebsi, le fondateur du parti, et de Faouzi Elloumi, le vice-président. Si le premier est tenu à une certaine réserve en tant que président de la République, personne n'ignore son influence sur le gouvernement sur le bloc nidaïste à l'Assemblée des représentants du peuple, sur le parti et par-delà sur son fils qui ne doit qu'à lui son émergence sur la scène politique. Pour le second à qui certains prêtent autant le soutien que le rejet tantôt de Marzouk, tantôt de Caïd Essebsi fils, le refus de prendre position pour aplanir les différends et trouver une issue à la crise est moins compréhensible, d'autant que personne ne conteste son poids dans le parti, lui qui a dirigé sa commission nationale des élections et qui en détient l'efficiente machine avec ses rouages. Pour Faouzi Elloumi, qui doit incessamment se prononcer sur son site, les choses sont claires : il n'est ni pour, ni contre Mohsen Marzouk ou Hafedh Caïd Essebsi. Et tout en minimisant les effets directs de leur confrontation qui ne peut bouleverser, dans l'état actuel des choses, il déclare qu'il est pour le grand projet démocratique et moderniste, celui qui débouche sur une Tunisie développée. Et de préciser que la démocratie qui est l'un des objectifs majeurs de la révolution, se doit d'être concrétisée d'abord et surtout dans le parti, qui a remporté les législatives et la présidentielle, à travers un congrès électif qui tranchera en ce qui concerne les rivalités, les conflits d'intérêts... tout en consolidant les rangs. Quant à un congrès constitutif, il précise que pour un parti qui a plus de trois ans, qui a honoré des échéances électorales et qui a en charge les affaires du pays, cela n'a plus aucun sens. Et en tout état de cause, les adhérents (on parle de plus de 60.000) sont de fait des constituants, si l'on emprunte cette voie.