Béji Caïd Essebsi, président de la République et président fondateur de Nida Tounès, assure qu'il se tient à égale distance des clans en conflit. Les députés démissionnaires se donnent jusqu'à dimanche prochain pour revenir sur leur démission et posent leurs conditions Au sein de Nida Tounès, les journées se succèdent mais ne se ressemblent pas, puisque chaque jour on assiste à un rebondissement qui oriente le conflit vers une nouvelle solution. Hier, une délégation de six députés nidaistes représentant les 32 députés démissionnaires du bloc parlementaire nidaiste se sont rendus au palais de Carthage pour rencontrer le président Béji Caïd Essebsi, président fondateur de Nida Tounès, lui expliquer les raisons qui les ont poussés à geler leurs activités au sein du bloc parlementaire du parti et lui exposer aussi leur version des mobiles qui sont derrière la crise secouant actuellement le parti des Berges du Lac et opposant Mohsen Marzouk, secrétaire général du parti, à Hafedh Caïd Essebsi, vice-président, chacun des deux dirigeants voulant dominer le parti et s'arroger le droit de préparer le congrès constitutif et de diriger ses travaux. Que s'est-il passé réellement entre le président Béji Caïd Essebsi et le groupe des députés démissionnaires composé de trois hommes — Hassouna Nasfi, Mustapha Ben Ahmed et Abderraouf Chérif — et de trois femmes — Bochra Belhaj Hamida, Hajer Laâroussi et Olfa Soukri Chérif ? Une source proche des députés démissionnaires confie à La Presse : «Le président nous a assuré qu'il se tient à égale distance des différentes sensibilités en conflit au sein du parti. Il nous a indiqué que personne n'est autorisé à parler en son nom. Quant à Ridha Belhaj, le chef de l'Etat lui aurait demandé de choisir entre son poste au palais de Carthage et sa position au sein du parti en tant que membre du bureau exécutif. Nos représentants ont découvert que Béji Caïd Essebsi n'est pas informé de tout ce qui se passe au sein du parti et ils ont profité de l'occasion pour tout lui dire. Maintenant que le chef de l'Etat est au fait de tous les détails de la crise, que vont faire les démissionnaires ? En plus clair, vont-ils retirer leur démission avant la date fatidique du dimanche 15 novembre, jour de l'expiration du délai des cinq jours que prévoit le règlement intérieur de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP)? «Pour le moment, répond notre source, nous n'avons pas décidé de retirer officiellement notre démission. Nous attendons que le clan opposé accepte la réunion du bureau exécutif du parti dans les prochains jours. En contrepartie, nous procéderons au retrait de nos démissions avant la journée de dimanche prochain. Hier, Mohamed Ennaceur, président par intérim du parti, a demandé à ce que la réunion de l'instance constitutive prévue aujourd'hui ne se tienne pas». Autrement dit, les démissionnaires attendront jusqu'à samedi ou dimanche prochains pour revenir sur leur démission en fonction de la réponse du clan Hafedh Caïd Essebsi-Ridha Belhaj, appelés à accepter la réunion du bureau exécutif, qui constitue, selon Bochra Belhaj Hamida et ses compagnons, «la seule structure légitime du parti, l'instance constitutive n'existant plus depuis mars 2015, date de l'élection du bureau exécutif».