Pendant qu'aux Berges du Lac hier soir, au siège du parti, le comité constitutif a entamé sa réunion, les députés démissionnaires ont publié un troisième communiqué dans lequel ils réaffirment ce qu'ils estiment être «l'illégalité» de la tenue de la réunion du comité constitutif Les élus et les dirigeants de Nida Tounès ne communiquent désormais plus que par médias interposés. Matin, midi et soir, dans les grandes émissions de radio et de télévision, les protagonistes des deux camps rivaux alimentent le feuilleton d'un drame familial qui dure depuis plusieurs mois, sans épilogue à l'horizon. On parlait il y a quelques jours seulement de deux clans, voici que des rumeurs de plus en plus répandues font état d'un démembrement du parti en plusieurs blocs, l'un soutenant Hafedh Caïd Essebsi (HCE), l'autre Mohsen Marzouk, et même un troisième annonçant l'émergence de Faouzi Elloumi, qui chercherait à se positionner. Même si le concerné dément la création d'un troisième front à l'intérieur de l'hémicycle, sa position reste ambiguë puisqu'il admet l'existence d'un groupe d'une vingtaine de députés déterminés à défendre la démocratie à l'intérieur du mouvement Nida Tounès. Au même moment, le député démissionnaire, Abada Kéfi, qui a d'ailleurs perdu la présidence de la commission de législation générale, a estimé que la tenue, hier soir, de la réunion du comité constitutif était «un point de non-retour». Tiraillements Dans les faits, le mouvement des frondeurs semble s'estomper, puisque officiellement, ils ne sont plus que 31 à maintenir leur décision de démissionner du bloc. La députée Jihène Aouichi a en effet décidé de retirer sa démission. Selon le camp HCE, elle ne serait pas la seule. «Plusieurs autres la rejoindront et il ne restera, dans le camp des frondeurs, que les jusqu'au-boutistes». Le député Hassouna Nasfi dénonce des pressions énormes qui ont été à l'origine de la reculade de Jihène Aouichi, et l'élu Walid Jellad affirme que trois des trente-deux députés ont subi un redressement fiscal comme représailles contre leur position. De son côté, la principale intéressée, Jihène Aouichi, a démenti les propos de Hassouna Nasfi, et a assumé sa position. «Ma décision vient comme une réponse favorable à l'appel lancé par le président du parti, Mohamed Ennaceur, pour trouver un consensus et préserver l'unité du parti», peut-on lire dans un message publié sur sa page Facebook. Pendant qu'aux Berges du Lac hier soir, au siège du parti, le comité constitutif entamait sa réunion, les députés démissionnaires ont publié un troisième communiqué dans lequel ils réaffirment ce qu'ils estiment être «l'illégalité» de la tenue de la réunion du comité constitutif. Ils demandent également que le bureau exécutif se réunisse dimanche 15 novembre. «Dans le cas où nos revendications seraient mises à exécution, nous nous engageons à respecter l'initiative du président du parti, Mohamed Ennaceur», conclut le communiqué. Mohamed Ennaceur avait appelé mercredi au report de la réunion du comité constitutif et demandé aux députés frondeurs de renoncer à leur décision de démissionner du bloc parlementaire. Le temps s'écoule vite. Si elles ne sont pas retirées, les démissions des députés frondeurs seront effectives dès ce soir à minuit.