« Dans une quinzaine de jours, une délégation militaire américaine sera en Tunisie pour rencontrer les membres du gouvernement et discuter des besoins spécifiques du pays », a déclaré le secrétaire d'Etat américain. Les deux pays ont convenu d'une coopération pour une meilleure surveillance des frontières et l'endiguement du trafic des armes. Une coopération qui passe notamment par le survol de drones américains dans la zone, mais John Kerry affirme que tout cela se fera dans le respect de la souveraineté de la Tunisie Les Etats-Unis ont consenti à apporter de nouveaux soutiens financiers sur une période de cinq ans, notamment pour venir en aide aux régions frontalières et de l'intérieur du pays. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en visite de travail en Tunisie, a rencontré hier au ministère des Affaires étrangères son homologue Taïeb Baccouche ainsi que quatre autres ministres: Farhat Horchani (ministre de la Défense), Yassine Brahim (ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale), Slim Chaker (ministre des Finances) et Noomane Fehri (ministre des TIC). S'il rencontre autant de ministres, c'est que la deuxième session du dialogue stratégique tuniso-américain prévoit une coopération à trois niveaux : la sécurité, l'économie et la coopération scientifique et technologique. « Nous avons constitué trois équipes de travail qui se penchent sur ces trois axes et comme vous le savez, il existe un lien étroit entre sécurité et économie », a indiqué le chef de la diplomatie tunisienne Taïeb Baccouche lors d'un point de presse. A l'issue de leur rencontre, les deux homologues ont signé une déclaration d'intention dans laquelle les Etats-Unis s'engagent à une troisième garantie de prêt que la Tunisie pourrait contracter sur les marchés financiers internationaux. Les Etats-Unis ont également consenti à apporter d'autres soutiens financiers sur une période de cinq ans, notamment pour venir en aide aux régions frontalières et de l'intérieur du pays. Dans ce cadre, John Kerry a rappelé que jusque-là, les Etats-Unis ont déboursé 50 milliards de dinars pour la transition démocratique en Tunisie. John Kerry a précisé que son pays entend accompagner la Tunisie dans ses réformes économiques. Des réformes qui, selon lui, ont d'ores et déjà été identifiées par le gouvernement tunisien. Au volet sécuritaire, les deux pays ont convenu d'une coopération pour une meilleure surveillance des frontières et l'endiguement du trafic des armes. Une coopération qui passe notamment par le survol de drones américains dans la zone, mais John Kerry affirme que tout cela se fera dans le respect de la souveraineté de la Tunisie. « Dans une quinzaine de jours, une délégation militaire américaine sera en Tunisie pour rencontrer les membres du gouvernement et discuter des besoins spécifiques du pays », a déclaré le secrétaire d'Etat américain. De son côté, le ministre des Affaires étrangère, Taïeb Baccouche, a déclaré que le gouvernement a mis les dernières touches à une stratégie globale nationale de lutte contre la violence et le terrorisme. Une stratégie qui sera présentée prochainement au Conseil de la sécurité nationale et en Conseil des ministres. « C'est une stratégie qui se base sur quatre axes, dont le but est de se prémunir contre le terrorisme, a indiqué le ministre. Elle explique également avec précision la manière dont l'Etat tunisien devra se comporter avec les combattants partis en Syrie et qui reviennent ici ». Les deux chefs de la diplomatie ont exprimé leur souhait d'une solution politique en Libye. John Kerry a appelé lors de ce point de presse les Libyens à s'inspirer du modèle tunisien qui, « malgré deux attentats meurtriers, a toujours privilégié le dialogue ».