Embourbé dans un début de saison des plus compliqués, chahuté en interne, plombé par les blessures, le champion sortant traverse une zone de turbulences et n'entrevoit pas encore le bout du tunnel. Désireux de se relancer à Gafsa mais le cœur du Club Africain lui a, une nouvelle fois, failli. Globalement empruntés malgré quelques satisfactions des jeunes lancés d'entrée, les Clubistes n'ont pas réussi à trouver d'espace dans la défense adverse. Pis, les hommes de Kouki ont, par moments, laissé des boulevards dans lesquels se sont engouffrés les Ghali, Ghanem et consorts. Passons le coup de pouce arbitral de Samir Loussif et sa manie de vouloir réparer une erreur par une autre encore plus flagrante, les Clubistes, eux, sont maudits. Et ils repartent, une nouvelle fois, bredouilles. Plus encore, ils signent jusque-là le pire départ du club en championnat depuis des lustres. De toute évidence, Nabil Kouki va devoir trouver les mots avant l'entrée en lice du CA en Ligue des champions. Mais nous n'en sommes pas encore là. La priorité actuelle est de dépasser ce blocage imputable à une série noire de résultats décevants. Car, volet jeu de l'équipe, le onze aligné à Gafsa a laissé entrevoir un léger mieux par comparaison aux dernières sorties. Forcément, la manière sans le résultat, cela laisse amer. Un goût d'inachevé, un faux pas à rattraper dans les plus brefs délais. Matrice défaillante Ces derniers temps, on a beaucoup palabré sur le manque de rage, tout du moins de grinta et de personnalité du Club de Bab Jedid. Des qualités qui comptent. Au CA, peut-être plus qu'ailleurs. Pour un club qui brasse large et qui dispose d'un budget colossal, les résultats sont médiocres. Indépendamment des choix d'entame de saison: licenciement de Louhichi et Sanchez, départ de Sami Elmi (le président de section) et le bon de sortie accordé à Zouheir Dhaouadi, les recrues du CA sont pour la plupart surévalués. Des joueurs qui n'ont pas encore apporté leur concours (blessés, convalescents ou non alignés), on en compte à la pelle au Parc A. C'est dire qu'au-delà d'une certaine fatalité qui frappe le Club Africain, les responsables ne sont pas exempts de reproches. C'est de notoriété publique, le CA a «acheté» plus d'un bourrin au prix d'un étalon ! Passons, s'il s'agissait de joueurs bons marché. Mais là, nous sommes en présence d'achats onéreux pour la plupart impulsifs avec un retour sur investissement jusque-là insignifiant. Certes, par la grâce de la baguette magique du destin, certains sont passés au travers, réussissant à s'adapter (Touzghar en particulier). Quant aux autres, et là, nous pensons surtout à Kader Oueslati, le football prouve définitivement que c'est avant tout un sport collectif, et que, caché dans une bonne équipe, on peut faire illusion, si on vous fournit des crampons et un short ! Même plus haut, en attaque, la situation est préoccupante. Bien avant sa blessure, Saber Khelifa fut loin, très loin de sa forme de la saison passée. Idem pour Imed Meniaoui qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Quant aux Belaid (récemment opéré d'une pubalgie), Mikari (contracture au genou en espérant que ce ne sera pas une rupture des ligaments croisés), Nater, Nouioui, Chenihi et autre Ben Yahia, les avis sont mitigés. Belaid et Nater sont en perte de vitesse depuis l'intersaison. Nouioui vient de prendre le train en marche (arrivé sur le tard), Chenihi, une énigme (longue convalescence suite à une blessure au genou qui nécessitait seulement quinze jours de récupération). Et, enfin, Ben Yahia a perdu de sa superbe et accuse un excès de poids qui le rend méconnaissable. Par moments, les recruteurs clubistes ont forcément fumé la moquette au moment d'enrôler ces starlettes !