Les apparences sont souvent trompeuses. Slim Riahi n'irait vraisemblablement pas au bout de sa mandature après avoir décidé de provoquer une assemblée élective cet hiver. Dépité puis passé aux actes, il aurait même entamé des discussions avec des «repreneurs» éventuels en vue de lui succéder. Les supporters ont de quoi être inquiets. Car visiblement écœuré par un certain «isolement sportif» (seul contre tous), le patron du CA aurait été catégorique : je mets les voiles mais je ne laisserai pas le club couler (allusion faite à cette détermination à continuer à assumer ses engagements pour la plupart financiers). Quel spleen clubiste et quelle tournure des événements pour un club qui respirait la santé il y a tout juste quelques mois, raflant un nombre record de titres toutes sections confondues! Au-delà des péripéties de ce mois-ci, il est regrettable de noter le fragile équilibre qui caractérise le club de Bab Jedid. Un derby perdu, deux ou trois sifflets tendancieux et voilà qu'un CA déstabilisé retombe dans ses travers, panique, crie au scandale tout en omettant au passage de faire son autocritique. Un air de déjà-vu, quoi. A force de rétropédaler depuis des années, le CA va définitivement finir au talus. La fuite en avant. Est-ce la seule option qui reste aujourd'hui à un exécutif qui a pourtant les moyens de ses ambitions ? Bref, si durant les saisons passées, la disette sportive était dictée par des impératifs financiers, ces circonstances atténuantes n'ont plus lieu d'être maintenant. Déficit de communication Depuis l'intronisation du président en exercice (du moins pour le moment), le CA n'est plus l'otage de fins de mois difficiles même si les rumeurs de ces derniers jours disent le contraire. Tordre le cou aux rumeurs colportées çà et là, c'est peut-être là que se situe le malaise. Car du côté du Parc A, les réseaux sociaux ont pris la place de la commission de la communication, connue sous le nom de COM-COM. Un certain Lyès Ben Sassi veillait au grain aux côtés d'un large contingent de jeunes bénévoles aussi motivés que connaisseurs des arcanes du club, des instigateurs et propagateurs de fausses nouvelles, ces oiseaux de mauvais augure, semeurs de zizanie, dont la plupart sont pourtant de soi-disant «obédience» clubiste, comme l'a si bien rappelé Kaïs Yaâkoubi il y a quelques jours. Qu'à cela ne tienne, le mal clubiste est bien plus profond. Il faut maintenant éviter que la gangrène ne sévisse de nouveau, car la crise qui secoue le CA n'est que d'ordre sportif. Il n'y a pas de raisons d'en remettre une couche et tout remettre à plat. Un buteur qui ne marque plus. Un vestiaire qui se rebelle. Des blessures à profusion. Des résultats pas très bons... La dépression actuelle est bel et bien due à un concours de circonstances ayant rétrogradé le CA dans les abîmes du classement. Car après avoir longuement fêté le sacre de la saison dernière, les supporters se réveillent et constatent que le CA a perdu son rang, et son président est partant. Et ce n'est pas fini. Des candidatures apparaissent pour présider le club, des industriels s'autoproclament sauveurs (tiens, ça ne vous dit rien ?) et des experts dans les «affaires» clubistes africaines s'érigent en pompiers pour les uns, pyromanes pour les autres. On parle d'un véritable «plan Marshall» pour sauver ce géant aux pieds d'argile. Faire table rase du passé proche et reconstruire sur des bases et fondations solides (encore et toujours). Des têtes vont tomber. Des fusibles vont sauter. De nouvelles figures vont être intronisées et la «crisette» sera dépassée. Souriez, vous êtes manipulés, diront les plus avertis parmi les puristes clubistes.
