Première levée de la CAN des moins de 23 ans, ce soir devant la Zambie. Les J.O. de Rio méritent tous les sacrifices Cela fait pratiquement un an que les Aiglons suivent le rêve olympique. La quinzaine dakaroise qui les attend peut transformer ce rêve en réalité, à condition de terminer cette deuxième édition de la Coupe d'Afrique des nations des moins de 23 ans sur l'une des trois marches du podium. Ce ne sera pas chose aisée quand on connaît la qualité du cru U 23 dans la plupart des pays du continent noir. Mais on doit admettre que les difficultés inhérentes à la préparation des hommes de Maher Kanzari constituent le lot commun à toutes les sélections présentes à Dakar (groupe A) et Mbour (groupe B). Aucune n'échappe ni un casse-tête d'un sparring-partner difficile à trouver ce qui les oblige parfois à se contenter d'une équipe de club issue du championnat local, ni à celui d'une compétitivité inégale chez les joueurs retenus, leurs clubs n'alignant pas régulièrement certains d'entre eux qui sont barrés par des titulaires plus âgés et plus confirmés. Le hasard du calendrier a voulu que la Tunisie entame son tournoi par le maillon faible du groupe «A», ou du moins supposé comme tel. Les «Chipolopolos», absents il y a quatre ans au Maroc à l'occasion de la première édition, ont pourtant créé la surprise au 2e tour des qualifications en écartant la Côte d'Ivoire. L'aventure olympique ne laisse pas indifférents les sportifs à Lusaka et ailleurs. A tel point d'ailleurs que le sélectionneur national, George Wandamina, fraîchement rassuré par la qualification de l'équipe «A» au dernier tour éliminatoire du Mondial 2018 aux dépens du Soudan (1-0, 2-0), a cru de son devoir de prêter main-forte au staff de l'équipe olympique conduit par Fighton Simukonda. La fédération locale trouve bénéfique une telle collaboration d'autant que la moitié du team olympique appartient également à la sélection «A». En tout cas, la Zambie ambitionne de renouer avec les Jeux olympiques, 28 ans plus tard, sa dernière présence remontant à l'édition sud-coréenne de 1988. Comme au Mondial U 17? Les copains d'Ali Machani ont souffert pour en arriver là. Aussi bien contre le Soudan que devant le Maroc, ils ont serré les dents et puisé dans leurs ressources pour arriver à bon port. Cela ne peut que les rendre plus féroces et plus ambitieux dans un tournoi ouvert à tous les pronostics. Comme elle l'avait démontré récemment en amical contre un même adversaire, l'Afrique du Sud, la Tunisie peut alterner le bon (victoire 2-1) et le moins bon (un sévère revers 0-4). Si la constance et la continuité lui font défaut dans ses productions, elle ne manque toutefois guère de qualité, à l'image de ses fers de lance Saâd Beguir, Adam Rejaïbi, Elyès Jelassi et Haythem Jouini lequel illustre peut-être le mieux un certain blocage d'ordre mental. Car, pour aller le plus loin possible et composter le ticket pour Rio, les plages de Copacabana où «trônent» les superbes filles d'Ipanema, les compères du gardien Sabri Ben Hassen doivent se lâcher et jouer à fond leurs chances sans sacrifier aux petits calculs d'épicier. Leur coach Maher Kanzari aime les paris, et sait transcender ses troupes. Il reste le seul entraîneur à avoir conduit une sélection tunisienne de football toutes compétitions confondues au deuxième tour d'une Coupe du monde. Cela s'était passé en 2007, en Corée du Sud, au Mondial U 17. Gageons que, cette fois encore, il saura trouver la potion magique. «Si l'on me dit, aujourd'hui, que mes poulains termineraient à la troisième place, je signerai tout de suite», s'amuse-t-il à dire. Comme une prémonition, un défi aux mille et une misères vécues par son équipe tout au long de son parcours...