Abel Jafri - Acteur (France): Ambassadeur entre la Tunisie et la France J'ai une très bonne impression sur la sélection des JCC cette année. Cela dit, je suis doublement heureux, puisque je suis né en Tunisie, ma mère est Tunisienne. Grâce à cette session, je me suis senti comme un ambassadeur de toute une génération entre la Tunisie et la France. Je suis également fier de cette Tunisie, puisque malgré ce qu'on a subi dernièrement, à savoir l'attentat, les Tunisiens étaient là et ils ont continué à remplir les salles de cinéma. Le peuple tunisien était là pour voir les films ! C'est un peuple magnifique ! Ahmed Badir - Acteur (Egypte): La vie l'emportera sur les forces du mal Je suis très heureux de participer à cette 26e édition des JCC et encore plus heureux de la voir se poursuivre malgré l'attentat qui eu lieu au centre de Tunis. Les JCC ont montré que c'est la vie qui triomphe des forces du mal et de l'obscurantisme. Il fallait que ce festival aille jusqu'au bout, ne serait-ce que pour dire au monde que la Tunisie continue à être en sécurité et à mener le combat. Un combat qu'elle ne mène pas seulement par les forces de l'ordre, mais aussi avec la culture et la création. Ahmed Hafiene - Acteur (Tunisie): Les invités arabes nous ont soutenus Je suis très en colère contre cette traîtrise envers la Tunisie, à l'origine de l'attentat pendant les JCC. Très en colère contre ces obscurantistes qui veulent faire du mal aux Tunisiens, du simple citoyen à celui qui travaille dans les forces de l'ordre. Mais ce qui me console, c'est qu'il y a beaucoup de Tunisiens qui tiennent à soutenir les JCC jusqu'au bout. Ce qui m'a également touché, c'est que nos invités des pays arabes, une fois le choc passé, ont tenu à nous soutenir en restant en Tunisie jusqu'à la fin du festival. Nebil Ayouch - Réalisateur (Maroc) : Cinéma et résistance Cette année, les JCC sont un peu particulières et on l'a vraiment senti en tant qu'invités et professionnels du cinéma. Il y avait quelque chose de l'ordre de la symbiose, de la solidarité, de la résistance mélangées à la passion pour le cinéma et cela a donné une très bonne édition. Ça me fait plaisir que mon film soit très attendu à Tunis, d'autant plus qu'il va sortir dans les salles d'ici la fin de l'année et j'espère que les attentes du public pourront être comblées. Je souligne que le public tunisien a montré son amour pour le cinéma. Et à la fin de mon film, il y a eu des opinions très tranchées et c'est ce que j'aime chez le public tunisien. Sofiene El Fani - Directeur-photo (Tunisie) :Vive le public ! Cette session doit beaucoup au public... J'ai même envie de dire que c'est le public qui lui a donné du souffle. Je pense qu'à ce rythme, l'année prochaine, il faudrait doubler les séances. Je sais que les organisateurs ont fait de leur mieux. Cela dit, les JCC sont appelées à travailler davantage et à intégrer beaucoup de fraîcheur et de nouveautés dans leur sélection. Ce n'est pas parce qu'un film a eu des prix dans d'autres festivals qu'il faut absolument l'intégrer aux JCC, par exemple. Azza Housein - Festival du film africain de Louxor Il y a une grande entente entre le Festival du film africain de Louxor et les JCC cette année, qui a fini par la mise en place d'un protocole entre les deux festivals. En fait, suite aux échanges entre les directions des JCC et du Festival du film africain de Louxor depuis mars 2015, il a été décidé un hommage spécial dédié aux Journées cinématographiques de Carthage, à travers la présentation des films couronnés du Tanit d'or depuis 1966 jusqu'à aujourd'hui lors de la prochaine édition du Festival du film africain de Louxor. Ce n'est qu'un début de cette collaboration. Cela dit, je suis très attachée à la Tunisie qui a une grande expérience dans le cinéma grâce à ses ciné-clubs.