Libye : hâter la formation d'un gouvernement de consensus national Le chef du gouvernement, Habib Essid, a appelé, hier, à Amman, à l'ouverture des travaux de la 8e session de la haute commission tuniso-jordanienne, à hâter la formation d'un gouvernement de consensus national en Libye et à renforcer les efforts visant à trouver une issue politique à la crise. Face à la difficulté de la situation actuelle en Libye, ce pays frère, il est, aujourd'hui, plus que nécessaire, a-t-il dit, d'activer le dialogue interlibyen et consolider les efforts onusiens, de manière à préserver l'unité, la sécurité et la stabilité de ce pays. Le chef du gouvernement a, part ailleurs, exprimé sa préoccupation profonde de la dégradation de la situation sécuritaire en Syrie, soulignant la nécessité de trouver, rapidement, un règlement politique afin d'éviter l'effusion du sang et préserver l'Etat syrien, son unité, son intégrité territoriale et sa stabilité. Il a, dans ce contexte, appelé au règlement du conflit yéménite conformément à l'initiative des pays du Golfe et dans le cadre de la légitimité internationale, de manière à garantir la souveraineté de ce pays et sa sécurité et à rétablir sa stabilité qui représente une partie intégrante de la sécurité des pays du Golfe et de la région arabe en général. Défendre les lieux saints arabes Habib Essid a, aussi, réitéré l'appui constant de la Tunisie au peuple palestinien et à sa lutte pour recouvrer ses droits légitimes, dont en premier l'instauration d'un Etat indépendant ayant pour capitale Al-Qods. Il a, dans ce contexte, souligné l'importance du rôle de la Jordanie visant à soutenir les droits des Palestiniens et à défendre les lieux saints arabes, musulmans et chrétiens dans la ville sainte d'Al-Qods. Par ailleurs, plusieurs accords, protocoles et mémorandums d'entente et des programmes exécutifs ont été signés à la clôture de la huitième session de la Haute commission mixte. Les accords ont été signés par Habib Essid et le Premier ministre jordanien, ministre de la Défense, Abdallah Nsour. Ils concernent le programme exécutif de la coopération industrielle (2016-2018), un mémorandum d'entente entre l'Institut diplomatique jordanien et l'Institut diplomatique pour la formation et les études relevant du ministère des Affaires étrangères, outre un protocole de coopération dans le domaine du développement social. Un protocole de coopération technique a été également signé dans le domaine de la géologie et de la métallurgie entre le ministère jordanien de l'Energie et des Ressources minérales et le ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines. A cela s'ajoutent un programme exécutif de coopération dans le domaine de l'éducation et un accord de partenariat dans le domaine de la protection de l'environnement pour la période 2016-2018. Accélérer la mise en œuvre des accords A l'ouverture des travaux, le chef du gouvernement a souligné la nécessité d'accélérer la mise en œuvre de ces accords et d'en exécuter les dispositions en vue de relever les défis communs, notamment en cette conjoncture délicate marquée par une prolifération, sans précédent, du phénomène du terrorisme, du crime organisé et du trafic d'armes. Il a appelé à l'identification des moyens permettant d'accélérer le rythme des échanges commerciaux et de tirer profit des incitations offertes par les conventions bilatérales, la zone arabe de libre-échange et l'accord d'Agadir. Pour atteindre ces objectifs, a-t-il dit, l'effort devra être axé sur le développement du rôle des commissions techniques et sectorielles mixtes et l'association du secteur privé à ce processus. Le chef du gouvernement s'est félicité de la programmation de plusieurs réunions des commissions techniques et sectorielles, notamment dans le domaine du transport, de manière à favoriser la création d'une ligne maritime entre les deux pays et, par conséquent, à accélérer le rythme des échanges bilatéraux. De son côté, le Premier ministre jordanien et ministre de la Défense a qualifié de «réussie et d'unique» l'expérience tunisienne, et ce en dépit des difficultés auxquelles le pays fait face. Il a également salué la mise en place, sur des bases solides et pérennes, des institutions de l'Etat en Tunisie. «Nous œuvrons à renforcer l'étroite coopération entre la Tunisie et la Jordanie, en particulier après la signature d'un accord de coopération dans le domaine militaire», a, d'autre part, affirmé dimanche le chef du gouvernement Habib Essid. Le chef du gouvernement a passé en revue les accords signés entre les deux pays après la visite du président de la République Béji Caïd Essebsi en Jordanie, soulignant que la huitième session de la haute commission mixte tuniso-jordanienne s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération, notamment dans les domaines politique, sécuritaire et économique. La Tunisie envisage de renforcer sa coopération avec la Jordanie dans le domaine commercial, a-t-il ajouté, précisant que les exportations tunisiennes permettront de couvrir 44% de ses importations de la Jordanie. Le chef du gouvernement a estimé que la coopération établie entre les deux pays dans les domaines de la formation et de l'échange d'expertises doit favoriser l'instauration d'un partenariat efficace et permanent. Convergence de vues Le secrétaire d'Etat chargé des Affaires arabes et africaines, Touhami Abdouli, a indiqué que la Tunisie et la Jordanie partagent les vues concernant les questions politiques dans la région arabe. Touhami Abdouli s'exprimait hier à l'issue de la tenue de la haute commission mixte tuniso-jordanienne à Amman. Il a fait part de la convergence des vues de la Tunisie et de la Jordanie concernant le dossier syrien, les deux pays privilégiant, selon lui, le consensus entre les protagonistes syriens ainsi que pour les dossiers libyen et yéménite. La Jordanie, poursuit Abdouli, salue le rôle de la Tunisie et ses efforts visant à trouver une solution à la crise en Libye et au Yémen sur la base du consensus et dans le cadre d'un gouvernement d'unité nationale. S'agissant de la coopération entre la Tunisie et la Jordanie, le secrétaire d'Etat a souligné la nécessité de renforcer l'échange d'experts entre les deux pays, d'activer les accords et d'œuvrer à réaliser l'intégration des deux marchés sur le plan économique sur la voie de l'instauration d'un partenariat entre les entreprises des deux pays dans tous les domaines. Les accords, programmes et protocoles bilatéraux concernant les secteurs de la santé, de la formation professionnelle, du commerce, de l'industrie et de l'éducation seront examinés en 2016, a-t-il dit.